Poésies pour la classe - cycle 2 - GS - CP - CE1
Poésies pour la classe - cycle 2 - GS - CP - CE1
textes par auteurs S T U V W X Y Z
S
48.Gibert Saint-Pré : Les perles de rosée
49.Samivel : Quand automne en saison revient
50.Alain Serres : N'écoute pas - Toi-même
51.Philippe Soupault : C'est demain dimanche - Pour la liberté
T
52.Jean Tardieu : Conversation - Conseils donnés par une sorcière
V
53.Marcelle Vérité : Dame la Lune
54.Paul Verlaine : Impression fausse
55.Charles Vildrac : La pomme et l'escargot
56.Paul Vincensini : Plein ciel - Petite nuit - Moi j'ai toujours peur du vent - Le petit grillon - Toujours et Jamais - Moi dans l'arbre
48. Les perles de rose
(parfois titré les perles de rosée)
Si tu veux inventer un collier,
Tiens, voici comment procéder.
De bon matin, te réveiller,
Dans les rosiers, te promener.
Tu verras des perles de rosée,
Sur les roses elles sont accrochées.
Une bonne poignée tu cueilleras,
Dans une boîte tu les rangeras.
Un cheveu d'or pour les assembler,
Un tout petit nœud pas trop serré,
Ainsi tu auras un joli collier,
Aussi souple que celui d'une fée.
Gilbert Saint-Pré
49. Quand automne en saison revient
Quand automne en saison revient,
La forêt met sa robe rousse
Et les glands tombent sur la mousse
Où dansent en rond les lapins.
Les souris font de grands festins
Pendant que les champignons poussent.
Ah ! que la vie est douce, douce
Quand l'automne en saison revient.
Samivel
50. N'écoute pas
N'écoute pas
celui qui répète ,
à part peut-être le ruisseau
qui murmure la vie.
ne redis pas
ce que le vent t'a soufflé,
à part peut-être la liberté
puisqu'il court après .
ne crains pas
les montagnes qui ne t'ont pas cru,
à part peut-être ton cœur
qui bat pour l'heure.
Alain Serres
Toi-même
C'est fou ce qu'il y a de merveilles
Dans le creux de ton oreille.
C'est fou ce qu'il y a de chemins
Dans le creux de ton poing.
C'est fou ce qu'il y a de poèmes
Dans le creux de toi-même.
Alain Serres
51. C’est demain dimanche
Il faut apprendre à sourire
Même quand le temps est gris
Pourquoi pleurer aujourd'hui
Quand le soleil brille
C'est demain la fête des amis
Des grenouilles et des oiseaux
Des champignons des escargots
N'oublions pas les insectes
les mouches et les coccinelles
Et tout à l'heure à midi
J'attendrai l'arc-en-ciel
Violet indigo bleu vert
jaune orange et rouge
Et nous jouerons à la marelle
Philippe Soupault
Pour la liberté
Laissez chanter
L’eau qui chante
Laissez courir
L’eau qui court
Laissez vivre
L’eau qui vit
L’eau qui bondit
L’eau qui jaillit
Laissez dormir
L’eau qui dort
Laissez mourir
L’eau qui meurt.
Philippe Soupault
52. Conversation
(sur le pas de la porte, avec bonhomie.)
Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
- Ça flotte.
Et les volcans ?
- Ça mijote.
Et les fleuves ?
- Ça s'écoule.
Et le temps ?
- Ça se déroule.
Et votre âme ?
- Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu
Conseils donnés par une sorcière
(A voix basse, avec un air épouvanté, à l'oreille du lecteur.)
Retenez vous de rire
dans le petit matin !
N'écoutez pas les arbres
qui gardent les chemins
Ne dites votre nom
à la terre endormie
qu'après minuit sonné
A la neige, à la pluie
ne tendez pas la main
N'ouvrez votre fenêtre
qu'aux petites planètes
que vous connaissez bien
Confidence pour confidence
vous qui venez me consulter,
méfiance, méfiance !
On ne sait pas ce qui peut arriver.
Jean Tardieu
53. Dame la Lune
Dame la Lune
Mange des prunes
Avec la peau
Et les noyaux.
Et C'est pourquoi
Quand on la voit,
Elle est si ronde,
La Lune blonde
Mais une nuit
Elle maigrit
Car la salade
La rend malade.
Et c'est pourquoi
Elle décroît
Et n'est plus ronde,
La Lune blonde
La demi Lune
Fait encore jeune
Et de moitié
Devient quartier.
Et c'est pourquoi
Elle décroît,
Et n'est plus ronde,
La Lune blonde !
Le quart de Lune
Mange des prunes
Avec la peau
Et les noyaux.
Et c'est pourquoi
La Lune croît
Et sera ronde
La dame blonde
Marcelle Vérité
54. Impression fausse
Dame souris trotte
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte,
Grise dans le noir.
On sonne la cloche :
Dormez les bons prisonniers,
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez
Pas de mauvais rêve :
Ne pensez qu'à vos amours
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !
Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté
Le grand clair de lune
En réalité !
Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four,
Un nuage passe,
Tiens le petit jour !
Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus,
Dame souris trotte,
Debout, paresseux !
Paul Verlaine
55. La pomme et l'escargot
Il y avait une pomme
A la cime d'un pommier ;
Un grand coup de vent d'automne
La fit tomber sur le pré !
Pomme, pomme,
T'es-tu fait mal ?
J'ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l'oeil poché !
Elle tomba, quel dommage,
Sur un petit escargot
Qui s'en allait au village
Sa demeure sur le dos
Ah ! stupide créature
Gémit l'animal cornu
T'as défoncé ma toiture
Et me voici faible et nu.
Dans la pomme à demi blette
L'escargot, comme un gros ver
Rongea, creusa sa chambrette
Afin d'y passer l'hiver.
Ah ! mange-moi, dit la pomme,
puisque c'est là mon destin ;
par testament je te nomme
héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre
Vers le mois de février,
Il en sortira, j'espère,
De jolis petits pommiers.
Charles Vildrac
56. Plein ciel
L'oiseau seul
A tout le ciel
Pour s'étirer dans tous les sens
Paul Vincensini
Petite nuit
Quand il fait nuit
La nuit se prend dans ses bras
Et dort sur son épaule
Comme un lilas
Paul Vincensini
Moi j'ai toujours peur du vent
Me voici
Mes poches
Bourrées de cailloux
Pour rester avec vous
Ne pas m'envoler dans les arbres
Paul Vincensini
Le petit grillon
Le petit grillon qui garde la montagne
A bien du mérite croyez-moi
Quand de partout
Coucous et hiboux font ou
Coucou coucou
ou ouh ouh ouh ouh
A d'autres coucous
ou d'autres hiboux
qui font à tout coup
ou coucou coucou
ou ouh ouh ouh ouh
Toute toute toute la nuit
Le petit grillon vaillant
a bien du mérite
Et qu'est-ce qui le retient
Dites-le moi
Messieurs
De se croiser les bras
et de dormir longtemps
Sa tête
Entre ses deux yeux.
Paul Vincensini
Toujours et Jamais
Toujours et Jamais étaient toujours ensemble
ne se quittaient jamais. On les rencontrait
dans toutes les foires.
On les voyait le soir traverser le village
sur un tandem.
Toujours guidait
Jamais pédalait
C'est du moins ce qu'on supposait...
Ils avaient tous les deux une jolie casquette
L'une était noire à carreaux blancs
L'autre blanche à carreaux noirs
A cela on' aurait pu les reconnaître
Mais ils passaient toujours le soir
et avec la vitesse...
Certains d'ailleurs les soupçonnaient
Non sans raison peut-être
D'échanger certains soirs leur casquette
Une autre particularité
Aurait dû les distinguer
L'un disait toujours bonjour
L'autre toujours bonsoir
Mais on ne sut jamais
Si c'était Toujours qui disait bonjour
Ou Jamais qui disait bonsoir
Car entre eux ils s'appelaient toujours
Monsieur Albert Monsieur Octave.
Paul Vincensini
Moi dans l'arbre
T'es fou !
Tire pas !
C'est pas des corbeaux,
C'est mes souliers !
Je dors parfois dans les arbres.
Paul Vincensini
S T U V W X Y Z