poésies des saisons 1/2  -  été -  textes pour l’élémentaire

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                         l’été


jusqu’à leur complète mise en ligne les poésies des saisons et les autres textes pour la classe restent hébergés ici :

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poésies d’été
sommaire

textes pour l’école élémentaire - maternelle, cycle 2 ou cycle 3



  1. 1.Jean Aicart  -  La cigale

  2. 2.Max Alhau  -  Amis de toutes parts

  3. 3.Jacques Charpentreau  -  L’été en conserve

  4. 4.Jocelyne Curtil  -  Je me cache dans les bagages du soleil

  5. 5.Victor Hugo  -  L’été

  6. 6.Annaïk Le Léard -  Nuit d’été

  7. 7.Jacques Madeleine  -  Là-bas

  8. 8.Stuart Merrill -  Été

  9. 9.Cécile Perrin -  Aube

  10. 10.Gérard de Nerval -  Les papillons

  11. 11.Anna de Noailles  -  Chaleur

  12. 12.Leconte de L’Isle  -  Midi

  13. 13.Charles Van Lerberghe  -  Ma soeur la pluie

  14. 14.Paul Verlaine  -  Allégorie

  15. 15.Buson Yosa  -  haïku


textes pour le cycle 3, le collège ou le lycée

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  1. 1.Guillaume Apollinaire  -  Juin (La chanson du mal-aimé)

  2. 2.Théodore de Banville  -  L'Été

  3. 3.Jean-Claude Brinette  -  L'Été

  4. 4.François Coppée  -  Juin

  5. 5.Jean Cocteau -  Batterie

  6. 6.Colette  -  Un pays que j’ai quitté

  7. 7.Charles Cros -  L’été

  8. 8.Victor Hugo  -  Jour de fête ;  Nuits de juin ; Voici que la saison décline ; L’été à Coutances

  9. 9.Gérard de Nerval -  Les papillons

  10. 10.Sully Prudhomme -  Juin

  11. 11.Arthur Rimbaud Sensation

  12. 12.Paul Verlaine -  Allégorie

retrouvez aussi les poésies sur le thème de l’été à leur ancienne adresse :

blog lieucommun poésies d’été


1. Jean Aicart
Jean Aicard (1848-1921) est un poète et romancier provençal de langue française.
Voici un court poème, pareil à un haïka japonais (forme voisine du haïku) : 

La cigale

Je suis la petite cigale,
Qu'un rayon de soleil régale
Et qui meurt quand elle a chanté
Tout l'été.

Jean Aicard ("Les Poèmes de Provence" - 1874)

2. Max Alhau
Max Alhau est né en 1936 à Paris. 

Amis de toute part*

Amis de toute part
reviendrai-je chez vous
partager vos paroles.
Vous m'êtes une fête
sans cesse commencée.
Avec vous je célèbre
l'été qui se prolonge
la moisson continue
gardée au fond des soirs.

Amis de toute part
je vous offre le feu
ma soif et ce poème.

Max Alhau (inédit pour la revue Poésie 1 - "L'enfant et la poésie" n° 28-29 janvier-février 1973)
orthographe et ponctuation respectées.

3. Anne-Marie Chapouton

L’été

Silence
silence
l’été
se balance
où l’oiseau
se tait

l’herbe
séchée
tremble
dans l’air
brûlé

silence
silence
l’été
chante
dans
les blés

Anne-Marie Chapouton

3. Jean Cocteau

Pour les raisons qu’on devine dès les premiers vers  et puis en lisant le texte complet, (page 2) on ne propose en général à l’école élémentaire et même au collège (sauf peut-être dans les grandes classes pour un travail plus large) que des passages choisis de ce poème.
On en trouvera dans la deuxième page le texte intégral : 

Batterie

Soleil, je t'adore comme les sauvages,
à plat ventre sur le rivage

Soleil, tu vernis tes chromos,
tes paniers de fruits, tes animaux.

Fais braire la cigale en haut du pin,
fais-moi sentir le four à pain.

L'arbre à midi rempli de nuit
la répand le soir à côté de lui.

Ce que j'ai chaud ! C'est qu'il est midi.
Je ne sais plus bien ce que je dis.

Je n'ai plus mon ombre autour de moi
soleil ! ménagerie des mois.

Tu es un clown, un toréador,
tu as des chaînes de montre en or.

Soleil, je supporte tes coups ;
tes gros coups de poing sur mon cou.

C'est encore toi que je préfère,
soleil, délicieux enfer.

Jean Cocteau

3. Jacques Charpentreau

Jacques Charpentreau (né en 1928), est un poète français. Il est l'auteur d'anthologies, aux éditions Ouvrières, qui ont fait connaître beaucoup de poètes pour la jeunesse, et il a publié de nombreux recueils. Quelques-unes de ses poésies sont présentes sur le site.
Sur la première page du cahier de poésies, à la rentrée, ce texte peut trouver sa place, pour la nostalgie des jours.
Il est rangé également à la page des POÉSIES pour la CLASSE - CYCLES 2 et 3

L'air en conserve   

Dans une boîte, je rapporte
Un peu de l'air de mes vacances
Que j'ai enfermé par prudence.
Je l'ouvre ! Fermez bien la porte !

Respirez à fond ! Quelle force !
La campagne en ma boîte enclose
Nous redonne l'odeur des roses,
Le parfum puissant des écorces,

Les arômes de la forêt...
Mais couvrez-vous bien, je vous prie,
Car la boîte est presque finie :
C'est que le fond de l'air est frais.

Jacques Charpentreau

4. Jocelyne Curtil

Jocelyne Curtil est une auteure contemporaine. 

Je me cache dans les bagages du soleil

Le soleil aujourd'hui,
Je me le suis donné.
J'en ai mis plein mes poches
Et dans d'autres endroits
Où mes mains ne vont pas.
Je peux escalader
Ce qui me séparait.
Je peux montrer aux gens
Comment c'est, la lumière.
Je me cache dans les bagages du soleil, à liserés de source,
à serrures de cigales.
Le soleil meurt : son sang ruisselle aux devantures.

Jocelyne Curtil ("Le soleil sous la peau")

5. Victor Hugo

Victor Hugo (1802-1885), est présenté sur le site dans les pages du Printemps des Poètes.

L'été

(titre proposé, ces deux strophes sont un passage d'un long poème sur les saisons, le printemps en particulier)

C'est une fête en vérité,
Fête où vient le chardon, ce rustre ;
Dans le grand palais de l'été
Les astres allument le lustre.

On fait les foins. Bientôt les blés.
Le faucheur dort sous la cépée ;
Et tous les souffles sont mêlés
D'une senteur d'herbe coupée.

Victor Hugo, extrait du poème Laetitia rerum, 1877 (recueil "L'art d'être grand-père").

6. Annaïk Le Léard

Nuit d’été

La tiède nuit d'été nous appelle ce soir ;
Viens au jardin, les fleurs seules pourront nous voir,
Et nous respirerons, suaves, pénétrantes,
Les essences glissant des roses retombantes.

Pour nous, les résédas, vieilles fleurs du passé
Exhaleront l'encens d'un bonheur effacé.
Prends ma main dans ta main comme aux jours de l'enfance
Et puis, marchons dans l'ombre et dans la transparence.

Lorsque l'aube naîtra, les myrtes et les buis
Garderont le secret de nos baisers enfuis.
Vois, là-haut, dans le ciel, la barque d'or s'avance,
Tout se tait au jardin : voluptueux silence !

Existe-t-il ailleurs plus merveilleux séjour ?
Nous allons, dans la nuit, parler de notre amour ;
Ta voix chère sera la plus douce caresse
Pour mon âme fervente où tout n'est que tendresse.

Annaïk Le Léard

7. Jacques Madeleine *

* Lequel des deux Jacques Madeleine  est l'auteur de ce poème ? C'est Jacques Normand, qui signait Jacques Madeleine, son pseudonyme.
Un autre Jacques Madeleine, de son vrai nom, écrivait aussi. Tous deux, auteurs poètes du XIXe siècle, ont publié à la même époque et se connaissaient  ...

Là-bas

Là-bas, sur la mer,
La lune se lève
Dans le lointain clair
Et va, comme un rêve.

La lune se lève ...
La lune s'en va ...

Jacques Madeleine ("Brunettes ou petits airs tendres" - éditions L Vanier, 1892).


8. Stuart Merrill

Stuart Merrill (1863-1915) est un poète symboliste des États-Unis, d’expression française.

Été

Le clair soleil d’avril ruisselle au long des bois.
Sous les blancs cerisiers et sous les lilas roses
C’est l’heure de courir au rire des hautbois.

Vos lèvres et vos seins, ô les vierges moroses,
Vont éclore aux baisers zézayants du zéphyr
Comme aux rosiers en fleur les corolles des roses.

Déjà par les sentiers où s’étouffe un soupir,
Au profond des taillis où l’eau pure murmure,
Dans le soir où l’on sent le sommeil s’assoupir,

Les couples d’amoureux dont la jeunesse mûre
Tressaille de désir sous la sève d’été
S’arrêtent en oyant remuer la ramure..

Stuart Merrill http://lieucommun.canalblog.com/archives/2009/05/15/19470840.html

  1. 9. Cécile Perrin


Aube

Un invisible oiseau dans l'air pur a chanté.

Le ciel d'aube est d'un bleu suave et velouté.


C'est le premier oiseau qui s'éveille et qui chante.

Écoute ! les jardins sont frémissants d'attente.


Écoute ! un autre nid s'éveille, un autre nid,

Et c'est un pépiement éperdu qui jaillit.


Qui chanta le premier ? Nul ne sait. C'est l'aurore.

Comme un abricot mûr le ciel pâli se dore.


Qui chanta le premier ? Qu'importe ! On a chanté.

Et c'est un beau matin de l'immortel été.


Cécile Périn 1877-1959 ("Variations du coeur pensif" - Editions Chiberre)


10. Gérard de Nerval
On propose à l’école élémentaire seulement le début de ce poème (le premier passage couleur ou les deux couleurs suivant la difficulté) , dont on trouvera dans la deuxième page le texte intégral :


Les papillons


I

De toutes les belles choses

Qui nous manquent en hiver,

Qu’aimez-vous mieux ? - Moi, les roses ;

- Moi, l’aspect d’un beau pré vert ;

- Moi, la moisson blondissante,

Chevelure des sillons ;

- Moi, le rossignol qui chante ;

  1. -Et moi, les beaux papillons !

Le papillon, fleur sans tige

Qui voltige,

Que l'on cueille en un réseau;

Dans la nature infinie,

Harmonie

Entre la plante et l'oiseau.


Gérard de Nerval (Odelettes)


  1. 10. Anna de Noailles


Anna de Noailles (Comtesse Anna de Noailles, 1876-1933 ) est une romancière française, mais c'est surtout par sa poésie sensible et lyrique qu'elle est connue.

On propose le texte suivant aux élèves du Cycle 2, sans la dernière strophe.


Chaleur


Tout luit, tout bleuit, tout bruit,

Le jour est brûlant comme un fruit

Que le soleil fendille et cuit.


Chaque petite feuille est chaude

Et miroite dans l’air où rôde

Comme un parfum de reine-claude.


Du soleil comme de l’eau pleut

Sur tout le pays jaune et bleu

Qui grésille et oscille un peu.


Un infini plaisir de vivre

S’élance de la forêt ivre,

Des blés roses comme du cuivre.


Anna de Noailles ("L'ombre des jours" - Editions Calmann-Lévy, 1902)


  1. 11. Leconte de L’Isle


Midi


Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,

Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.

Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;

La Terre est assoupie en sa robe de feu.


L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,

Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;

La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,

Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.


Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,

Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;

Pacifiques enfants de la Terre sacrée,

Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.


Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,

Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,

Une ondulation majestueuse et lente

S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.


Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,

Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,

Et suivent de leurs yeux languissants et superbes

Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.


Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume,

Tu passais vers midi dans les champs radieux,

Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :

Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.


Mais si, désabusé des larmes et du rire,

Altéré de l'oubli de ce monde agité,

Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,

Goûter une suprême et morne volupté,


Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;

Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;

Et retourne à pas lents vers les cités infimes,

Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.


Charles-Marie Leconte de Lisle - 1818-1894 ("Poésies diverses")


  1. 11. Leconte de L’Isle


Midi


Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,

Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.

Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;

La Terre est assoupie en sa robe de feu.


L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,

Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;

La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,

Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.


Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,

Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;

Pacifiques enfants de la Terre sacrée,

Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.


Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,

Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,

Une ondulation majestueuse et lente

S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.


Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,

Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,

Et suivent de leurs yeux languissants et superbes

Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.


Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume,

Tu passais vers midi dans les champs radieux,

Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :

Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.


Mais si, désabusé des larmes et du rire,

Altéré de l'oubli de ce monde agité,

Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,

Goûter une suprême et morne volupté,


Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;

Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;

Et retourne à pas lents vers les cités infimes,

Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.


Charles-Marie Leconte de Lisle - 1818-1894 ("Poésies diverses")



  1. 12. Edmond Rostand


Coccinelle


Coccinelle, demoiselle

Où t'en vas-tu donc ?

Je m'en vais dans le soleil

Car c'est là qu'est ma maison.

Bonjour, bonjour, dit le soleil,

Il fait chaud et il fait bon.

Le monde est plein de merveilles

Il fait bon se lever tôt.


Edmond Rostand


  1. 14. Buson Yosa
    Un haïku pour l'été :


  2. (Photo Lieucommun - été 2007)

  3. (Avant mise en ligne sur ce site, vous trouverez d'autres haïkus d'été sur le blog lieucommun.
    Ici sur le thème du paysage :
    Haïkus du paysage
    et plus largement ici :
    HAÏKUS - poésies des saisons


 
Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
Ou ride cet azur implacablement lisse
Où le silence bout dans l'immobilité. ...
Paul Verlaine

(Photo Lieucommun - Vexin - août 2007)