Printemps des Poètes 2014 - Max Jacob, choix de textes
Printemps des Poètes 2014 - Max Jacob, choix de textes
Max Jacob a écrit le poème en prose "Amour du prochain" au camp de Drancy et l’a dédié à son ami, le poète Jean Rousselot.
Il en a choisi le titre par antiphrase.
On peut proposer ce texte à partir du collège
Amour du prochain
à Rousselot
Qui a vu le crapaud traverser une rue ?
C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte, on dirait… ? Non !
Il est rhumatisant. Une jambe reste en arrière, il la ramène !
Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown.
Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue.
Jadis personne ne me remarquait dans la rue.
Maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud ! Tu n’as pas l’étoile jaune.
Max Jacob ("Derniers Poèmes " - Gallimard 1945 - recueil posthume)
Ce texte est à proposer à partir du cycle 3 :
C'est le pays natal, la campagne bretonne, dans l'estuaire de l'Odet (Finistère sud), qui est ici évoqué, à l'heure du départ pour la ville :
Le départ
Adieu l’étang et toutes mes colombes
Dans leur tour et qui mirent gentiment
Leur soyeux plumage au col blanc qui bombe,
Adieu l’étang.
Adieu maison et ses toitures bleues
Où tant d’amis, dans toutes les saisons,
Pour nous revoir avaient fait quelques lieues,
Adieu maison.
[...] deux quatrains ont été sautés
Adieu vergers, les caveaux et les planches
Et sur l’étang notre bateau voilier,
Notre servante avec sa coiffe blanche,
Adieu vergers.
Adieu aussi mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne ! Adieu arbres chéris !
C’est vous qui êtes ma capitale
Et non Paris.
Max Jacob ("Le laboratoire central", Au Sans Pareil, 1921)
Les extraits qui suivent sont souvent proposés séparément pour la classe comme poèmes à part entière, bien qu’ils appartiennent au même texte :
Pour les enfants et les raffinés
(deux passages avec titres suggérés)
À Paris ...
À Paris
Sur un cheval gris
À Nevers
Sur un cheval vert
À Issoire
Sur un cheval noir
Ah ! qu'il est beau ! qu'il est beau !
Ah ! qu'il est beau ! qu'il est beau !
Tiou !
(....)
Je te donne ...
Je te donne pour ta fête
Un chapeau couleur noisette
Un petit sac en satin
Pour le tenir à la main
Un parasol en soie blanche
Avec des glands sur le manche
Un habit doré sur tranche
Des souliers couleur orange :
Ne les mets que le dimanche
Un collier, des bijoux
Tiou !
Max Jacob
recueil «Les Œuvres Burlesques et mystiques de Frère Matorel mort au Couvent»,
éditions Kahnweiler, 1912
Max Jacob choix de textes et autres œuvres
Un texte plus difficile d’accès dédié à un ami peintre rencontré en 1936 en même temps que l’artiste Roger Toulouse. Chanté par Mélaine Favennec (haut de page)
Vieux monde brisé
à Georges Caillé
Sous les caps du passé, océan sans rivage je contemple un amour emporté par les vents.
Les troupeaux fugitifs en la nuit de mon âge disparaissent.
Mes yeux sont les lampes du Temps.
Terres mémoriales mes îles fortunées ! seigneurial délice, majestueux repos ! les rapides chevaux de mes vertes années n'ont pas lassé mon cœur du bruit de leurs sabots.
J'ai tissé, j'ai tissé de vents et de paroles un voile au long col gris tenu par les péchés.
De mon dernier portail il cache l'Acropole et courbe vers le sol un casque empanaché.
As-tu faim de la terre ?
Rêves-tu de royaumes ?
Changerais-tu de peau, de pays, de couleur ?
Deux fées se sont penchées pour enlever mon heaume le fer de leur baiser cicatrisa mon cœur.
Qu'elle brille, la rouge, avec sa guipure !
Ses serviteurs criaient : «
Le vieux monde est brisé ! »
Sa licorne au printemps, emprunte sa parure.
La deuxième licorne, les habits de l'été.
«
Va ! tu sauras bientôt ce que l'âge contemple ! » me disait l'autre fée nue sous un beau turban
Elle était allongée sur les marches du temple et me tendait un crâne d'or sur un cadran
Un triste et calme vent inconnu sous les astres qui n'était pas venu d'horizons cardinaux étendait sur le golfe le jour bas du désastre.
Le vieux monde est brisé, préparons les vaisseaux.
Max Jacob ("L’Homme de cristal, Gallimard, 1967", publication posthume)
< < le CD «Émoi des mots, Mélaine Favennec chante Max Jacob» (2012)
où figure «Vieux monde brisé»
Cornet d’adieu (début)
Jésus a dit
« II n'y aura pas de printemps cette année
Parce que Max s'en est allé
Emportant les chevaux les vergers et les ailes
Parce que sur la croix le bon Saint Matorel
A lâché les oiseaux vers un pays glacé » ...
René Guy Cadou (recueil «Pleine Poitrine»)
Le sommeil
Au cher Igor Markevitch
Veilleur de nuit, veilleur de nuit,
Dans les rais d’argent de la nuit.
Qu’y a-t-il de plus pauvre que l’homme endormi ?
La nuit ne caresse pas. Ô prison de la nuit !
Mais la pensée est une eau froide
Qui tombe sur ton cadavre vide.
Qu’y a-t-il de plus pauvre que la pensée ?
Elle féconde la misère de l’homme endormi.
Elle arrose la tête, elle l’ensemence.
Pitoyable être, je n’ai compris ton silence
Que dans le sommeil. Pas de dimanche
Pour le sommeil impitoyable de l’homme nu,
Même le songe n’est pas à lui.
Terne oreiller, ô dure terre pour mon épaule,
Songe mystère qui vient du pôle
À l’arbre qui rêve, à l’arbre qui dort,
Pareil est notre sort.
Veilleur de nuit, veilleur de nuit,
L’océan ne fait aucun bruit.
Voici la voile qui s’étale
Le bateau du lac de Stymphale.
Tamponnez le môle du sommeil
Rame nocturne, sabot, je m’éveille.
Max Jacob («Rivage», Gallimard, 1931)
Nocturne
Sifflet humide des crapauds
bruit des barques la nuit, des rames...
bruit d’un serpent dans les roseaux,
d’un rire étouffé par les mains,
bruit d’un corps lourd qui tombe à l’eau
bruit des pas discrets de la foule,
sous les arbres un bruit de sanglots,
le bruit au loin des saltimbanques.
Max Jacob ("Les pénitents en maillots roses" Gallimard,1925)
Un texte, accessible aux élèves d’élémentaire :
La pluie
Monsieur Youssouf a oublié son parapluie
Monsieur Youssouf a perdu son parapluie
Madame Youssouf, on lui a volé son parapluie
Il y avait une pomme d'ivoire à son parapluie
Ce qui m'est entré dans l'oeil c'est le bout du parapluie
Est-ce que je n'ai pas laissé mon parapluie
Hier soir dans votre porte-parapluies
Il faudra que j'achète un parapluie
Moi je ne me sers jamais de parapluie
J'ai un cache poussière avec un capuchon pour la pluie
Max Jacob
Ruses
Dites que vous venez comme domestique !
dites que vous allez à la chasse
et que vous vous arrêtez en passant !
dites que vous êtes là comme mendiant
et que vous voulez un verre d'eau claire !
dites que vous êtes là comme colporteur
pour vendre des dessous de coiffe,
dites que vous venez comme chanteur de complainte,
dites que vous venez comme soldat permissionnaire
pour coucher dans le hangar ou l'écurie,
dites que vous venez pour l'impôt
ou pour acheter des légumes,
dites que vous venez comme huissier
pour saisir toute la métairie,
comme voyageur en promenade
pour regarder la lande et la rade
et préparez un petit billet
si votre promise sait lire.
Max Jacob
Romance
Je garde dans la solitude comme un pressentiment de toi.
Tu viens ! et le ciel se déploie, la forêt, l'océan reculent.
Tous deux le soleil nous désigne par-dessus la ville et les toits les fenêtres renvoient ses lignes les fleurs éclatent comme des voix.
Lorsque ton jardin nous reçoit, ta maison prend un air étrange : comme un reflet, la véranda nous accueille, sourit et change.
Les arbres ont de grands coups d'ailes derrière et devant les buissons.
La vague, au loin, parallèle, se met à briller par frissons.
Je garde dans la solitude comme un pressentiment de toi.
Tu viens ! et le ciel se déploie, la forêt, l'océan reculent.
Max Jacob
Vent dans la nuit
La nuit n'est qu'un éclair sur un plus sombre
éclair
et les troupeaux convoités du ciel que la fuite
éreinte
laissent l'ombre et l'ouate sur les marées de l'air.
Nous avons jeté nos béquilles
au bûcher du sacrifice inutile.
Vent, tu ne veux pas de contrainte
tu ne supportes pas la concurrence de ce chœur
liturgique de nos jeunes seigneurs
parité, parenté naissantes
dont le chant ni le vent, le chant n'ont connaissance.
La terre imite le ciel, le vent
sur les klaxons des contrevents, lune
le phare mobile de tes transparents circule
et nulle face, ô phare, n'est admise à l'audience
du vent sorcier odieux aux Dieux.
Max Jacob
Printemps des Poètes 2014 au coeur des arts - Max Jacob un parcours et des textes
Mille regrets
J’ai retrouvé Quimper où sont nés mes quinze premiers ans
Et je n’ai pas retrouvé mes larmes.
Jadis quand j’approchais les pauvres faubourgs blancs
Je pleurais jusqu’à me voiler les arbres.
Cette fois tout est laid, l’arbre est maigre et nain vert
Je viens en étranger parmi des pierres
Mes amis de Paris que j’aime, à qui je dois
D’avoir su faire des livres gâtent les bois
En entraînant ailleurs loin des pins maigres ma pensée
Heureuse et triste aussi d’être entraînée
Plutôt je suis de marbre et rien ne rentre. C’est l’amour
De l’art qui m’a fait moi-même si lourd
Que je ne pleure plus quand je traverse mon pays
Je suis un inconnu : j’ai peur d’être haï.
Ces gens nouveaux qui m’ignorent, je crois qu’ils me haïssent
Et je n’ai plus d’amour pour eux : c’est un supplice..
Max Jacob ("Le laboratoire central", Au Sans Pareil, 1921)
autre texte pour la classe élémentaire
(titre suggéré)
J'ai perdu ma poulette
J'ai perdu ma poulette
Et j'ai perdu mon chat.
Je cours à la poudrette
Si Dieu me les rendra.
Je vais chez Jean le Coz
Et chez Marie Maria.
Va-t'en voir chez Hérode
Peut-être il le saura.
Passant devant la salle
Toute la ville était là
À voir danser ma poule
Avec mon petit chat.
Tous les oiseaux champêtres
Sur les murs et sur les toits
Jouaient de la trompette
Pour le banquet du roi.
Max Jacob ("La Côte, chants bretons", 1911)
une fantaisie pour la classe
élémentaire
Souric et Mouric
Rat blanc, souris noire,
Venus dans l'armoire
Pour apprendre à l'araignée
À tisser sur le métier
Un beau drap de toile.
Expédiez-le à Paris, à Quimper, à Nantes,
C'est de bonne vente !
Mettez les sous de côté,
Vous achèterez un pré,
Des pommiers pour la saison
Et trois belles vaches,
Un boeuf pour faire étalon.
Chantez, les rainettes,
Car voici la nuit qui vient,
La nuit on les entend bien,
Crapauds et grenouilles,
Écoutez, mon merle
Et ma pie qui parle,
Écoutez, toute la journée,
Vous apprendrez à chanter.
Max Jacob ("La Côte, chants bretons", 1911)
La Lune
Rebraillé le décor nocturne s'agite
Elle se cache derrière son miroir à main
Montre une joue en tristesse confite
Ce coin de masque au ripolin.
Par la barbacane des feuilles
On la voit s'encorbeiller
De manches brodées en corneilles
D'une traîne qui va t éveiller
Buissons, prenez garde à vos outres
Nuit prenez garde à vos cornues
Il tombe quand la dame se poudre
Du superfin hors de son nu
Rendez-vous manqué sur la terre
C'est le ciel lilas qu'elle préfère
Et le sous-bois
Le ciel, les nuages.
Max Jacob, Poèmes épars (dans "Le Cornet à dés II", Gallimard, 1955 et éd Orphée, La Différence, 1994) - Un premier recueil titré «Le Cornet à dés» est parue en 1917
un court passage de texte,
en forme de jeu de langage
Où dinez-vous
(titre suggéré)
Où dinez-vous
Rue Oudinot
J’ai le nez haut
Je dîne où dînent
Les cardinaux.
Max Jacob
passage de Poèmes en prose, dédiés à Jean Simian
("Le Cornet à dés II", Gallimard, 1955 et éd Orphée, La Différence, 1994) - Un premier recueil titré «Le Cornet à dés» est parue en 1917
Villonelle
déformation de villanelle (petite poésie pastorale
légère avec des couplets et un refrain)
voulue par Max Jacob
pour la ressemblance de ce poème dans sa structure avec
la Ballade des dames du temps jadis de François Villon
Nausicaa à la fontaine
Pénélope en tissant la laine
Zeuxis peignant sur les maisons
Ont chanté la faridondaine !...
Et les chansons des échansons ?
Échos d'échos des longues plaines
Et les chansons des émigrants !
Où sont les refrains d'autres temps
Que l'on a chantés tant et tant?
Où sont les filles aux belles dents
Qui l'amour par les chants retiennent ?
Et mes chansons ? qu'il m'en souvienne!
Max Jacob ("Le laboratoire central", Au Sans Pareil, 1921)
les notes qui suivent ont été empruntées ici :
http://www.ac-creteil.fr/lycees/93/lmichelbobigny/voyages/afl99/ecriloir/maxjacob.htm
1 Allusion à l'aventure du troubadour (poète de langue d'Oc, au Moyen Age) Jaufré Rude qui, pour l'amour d'une Dame qu'il n'avait jamais vue, s'embarqua pour la Tripolitaine où il mourut en composant des poèmes en son honneur.
2 Princesse grecque qui fut la première rencontre d'Ulysse sur le sol grec après son odyssée.
3 Un des plus illustres peintres grecs (468-400 av JC).
Plaintes d’un prisonnier
Perchez les prisons sur les collines
Nous aurons la respiration saline
Ça nous consolera de la discipline
Barbe-Bleue est ici depuis une huitaine
Avec ses beaux-frères, avec Croquemitaine.
« Anne, ma sœur, ne vois-tu rien venir
Regarde la mer bleue, regarde l’avenir !
— Je ne vois que l’aumônier et le médecin
Ils arrivent dans le bois de pins
Et leur aspect
Me rend perplexe et circonspect
Faut-il me donner la fièvre jaune
En me frottant le nez avec la paume
Ou une fluxion de poitrine
En buvant mon urine. »
La fille du geôlier et le récidiviste
Des résultats du steeple ont consulté la liste
Comme près des colonnes il y avait du vent
Ils ne lurent pas plus avant
Et la belle a fait un enfant.
Un entomologiste qui est sous les verrous
Étudie à son gré la punaise et le pou ;
Nous avons un préfet, un notaire, un abbé,
Les malheureux, ça n’est pas bête,
Ont fait de la cloison un piano alphabet
Ils se disent tout ce qui passe par la tête.
— Moi, je n’ai jamais pu l’apprendre —
D’hommes à femmes des choses tendres.
Prisons, volière des doigts muets
La muse est un oiseau qui passe
Par les barreaux de ma prison
J’ai vu son sourire et sa grâce
Mais n’ai pu suivre son sillon.
Adieu, muse, va dire aux hommes
Ce soir de fête en la cité
Que dans les prisons où nous sommes
On meurt de les avoir aimés.
Max Jacob ("Le laboratoire central", Gallimard, 1921)
Max Jacob
Medrano 1909 : Acrobate et danseuse
gouache sur feuille 28 x 21,5 cm
«A partir de 1919,Max Jacob exposera régulièrement ses gouaches qui lui procureront les ressources que l'écriture ne lui apporte pas. Elles sont inspirées par des paysages de Bretagne, de Paris ou du Val de Loire, par les fresques romanes qu'il admire ou par les scènes de cirque qu'il affectionne particulièrement».
Max Jacob
Le port de Locmaria (Morbihan), gouache
portraits de Max Jacob
<< par Picasso
par Modigliani >>
et par Cocteau
La Terre
Envolez-moi au-dessus des chandelles noires de la terre,
au-dessus des cornes venimeuses de la terre.
II n'y a de paix qu'au-dessus des serpents de la terre,
La terre est une grande bouche souillée,
ses hoquets, ses rires à gorge déployée,
sa toux, son haleine, ses ronflements quand elle dort
me triturent l'âme. Attirez-moi dehors !
Secouez-moi ! empoignez-moi, et toi terre chasse-moi.
Surnaturel, je me cramponne à ton drapeau de soie
que le grand vent me coule dans tes plis qui ondoient.
Je craque de discordes militaires avec moi-même,
je me suis comme une poulie, une voiture de dilemmes
et je ne pourrai dormir que dans vos évidences.
Je vous envie, phénix, faisan doré, condors...
Donnez-moi une couverture volante qui me porte
au-dessus du tonnerre, dehors au cristal de vos portes.
Max Jacob ("Sacrifice Impérial")
TEXTES POUR L’ÉCOLE PRIMAIRE
TEXTES POUR LE COLLÈGE ET LE LYCÉE
Le testament de la biche
Quelle forêt ! poudre de rose !
Le ciel est couleur de vin blanc.
Et sur le ciel vin blanc se pose
Chaque branche comme un cheveu.
C'est comme s'il n'y avait jamais eu de vent.
Comme si tout était parent
Fille ou neveu.
Comme si les arbres montaient à cheval frère à frère
Ainsi sur une estrade les vaches se font traire.
Et aussi comme si avec des chiffres de millions
On faisait difficilement une division
Ainsi vont les arbres feuillus, roses dans l'air.
Aubade ! aubade ! ô faon né du flanc de la mère
La bivhe est morte en te mettant sur terre
Et tes yeux, deux boules de jais, des yeux de verre
Sont moins émerveillés par la forêt en l'air
Que par la patte agonisante
Qui se pose sur un papier à lettres,
Le papier à en-tête de la maman
« Ceci ! ceci est ! ceci est mon testament..
Max Jacob ("Le laboratoire central", Gallimard, 1921)
auto-portrait de Max Jacob
pour l’ouvrage
«Le Laboratoire central»