Printemps des Poètes 2014 / comptines et chansons
Printemps des Poètes 2014 / comptines et chansons
Printemps des Poètes 2014 au coeur des arts - comptines et chansons
les comptines et chansonnettes proposées ci-dessous
sont destinées aux élèves de maternelle,
certaines peuvent être proposées au Cycle 2 en CP
les extraits de textes de chansons proposés ci-dessous
sont plutôt destinés aux élèves de C3, de collège ou de lycée
sommaire des comptines
1.La chanson des couleurs
2.Comptine pour peindre
3.Les pots de couleur
4.La vie en couleurs
5.Au pays des couleurs
6.Quelle couleur préfères-tu ?
7.Mon pinceau
8.Je mets des couleurs
9.Un petit coup de pinceau
10.La chanson des couleurs (2)
11.Mes crayons de couleur
12.Quand je dis jaune ...
13.Comptine des couleurs
14.Couleurs du temps
15.Comptines en anglais : Red, red, red, touch your head - Color song
sommaire des chansons
sur le thème de la peinture et des peintres
classées par interprètes principaux
1.Barbara - Menuet pour la Joconde - Gauguin (lettre à Jacques Brel)
2.Guy Béart - Les couleurs du temps
3.Jacques Brel - Les Marquises
4.Georges Chelon - Montmartre
5.La Compagnie Créole - Vive le Douanier Rousseau
6.Dalida - Raphaël
7.Joe Dassin - L’été indien
8.Romain Didier - Le regard de Vincent
9.Yves Duteil - regard impressionniste
10.Isabelle Faës - Champ de blé aux corbeaux
11.Jean Ferrat - Les oiseaux déguisés - Les tournesols - Chanson pour toi - L’homme à l’oreille coupée - Picasso-colombe (poème d’Henri Gougaud) - Chagall
12.Léo Ferré - C’est le printemps
13.France Gall - Cézanne peint
< < < < < suite dans la colonne de gauche (après les comptines)
14.Juliette - L’amour en pointillé
15.Maurane - Warhol pour Monroe
16.Eddy Mitchell - Un portrait de Norman Rockwell
17.Ilona Mitrecev - Le peintre
18.Claude Nougaro - L’Irlandaise - Déjeuner sur l’herbe - Dalí-Gala - Maudit (chanson sur Modigliani)
19.Denis Pépin - Van Gogh
20.Pierre Rapsat - Gauguin
21.Serge Reggiani - Ballade pour une gardienne de musée - Pablo
22.Michel Sardou - Vincent
23.Francesca Solleville - Monsieur le Peintre
24.Charles Trenet - Le cœur de Paris
COMPTINES et CHANSONS
sur le thème des couleurs
La chanson des couleurs
Tout est vert, vert, vert
Tout est vert danse dans l’herbe
Tout est vert, vert, vert
La grenouille a fait son lit
Dans un joli pissenlit
Tout est vert, vert, vert.
Tout est noir, noir, noir
Tout est noir danse l’orage
Tout est noir, noir, noir
L’araignée a fait son lit
Dans une goutte de pluie
Tout est noir, noir, noir.
Tout est gris, gris, gris
Tout est gris danse la brume
Tout est gris, gris, gris
La souris a fait son lit
Dans un fromage de brie
Tout est gris, gris, gris.
Tout est bleu, bleu, bleu,
Tout est bleu danse la vague
Tout est bleu, bleu, bleu,
Le requin a fait son lit
Sous un rocher de granit
Tout est bleu, bleu, bleu.
Tout est blanc, blanc, blanc
Tout est blanc danse la neige
Tout est blanc, blanc, blanc
Le gros ours a fait sa place
Dans une boule de glace
Tout est blanc, blanc, blanc.
Comptine pour peindre
Avec du jaune, je peins la lune,
Avec du blanc, quelques nuages
Avec du bleu, toute la page.
Rayon de lune, rayon de miel
Rayon de soleil…
Et voici le ciel.
Les pots de couleur
J'avais un pot de jaune,
J'avais un pot de bleu, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Et ça a fait du vert,
C'est extraordinaire !
J'avais un pot de jaune,
J'avais un pot de rouge, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Ca a fait du orange,
Comme c'est étrange !
J'avais un pot de bleu,
J'avais un pot de rouge, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Ca a fait du violet,
Et cela me plaît !
Suggestion : lieucommun propose la mise au présent de ce texte (en gardant l’action au passé pour l’équilibre rythmique), option qui permet d’éliminer le hiatus «Ça a fait». On en profiterait pour passer de «9a fait du orange» à «ça fait de l’orange» :
Les pots de couleur
(variante proposée)
J'ai un pot de jaune,
J'ai un pot de bleu, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Et ça fait du vert,
C'est extraordinaire !
J'ai un pot de jaune,
J'ai un pot de rouge, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Ca fait de l’orange,
Comme c'est étrange !
J'ai un pot de bleu,
J'ai un pot de rouge, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Ca fait du violet,
Et cela me plaît !
La vie en couleurs
Petit bleu, mon ami, tu danses dans l'univers
Petit bleu, mon ami, tu peins mes yeux de lumière
Petit bleu, mon ami, tu danses dans l'univers
Petit bleu, mon ami, tu peins mes yeux de lumière
Refrain :
Jaune, bleu, rouge, vert
Vous illuminez la Terre
Rouge, vert, jaune, bleu
Vous illuminez les cieux
Petit jaune, mon ami, tu brilles dans le clair soleil
Petit jaune, mon ami, mes cheveux sont couleurs miel
Petit jaune, mon ami, tu brilles dans le clair soleil
Petit jaune, mon ami, mes cheveux sont couleurs miel
(Refrain)
Petit rouge, mon ami, tu te caches dans les cailloux
Petit rouge, mon ami, tu apparais sur mes joues
Petit rouge, mon ami, tu te caches dans les cailloux
Petit rouge, mon ami, tu apparais sur mes joues
(Refrain)
Petit vert, mon ami, tu glisses dans les prairies
Petit vert, mon ami, et mes doigts sont tout fleuris
Petit vert, mon ami, tu glisses dans les prairies
Petit vert, mon ami, et mes doigts sont tout fleuris
(Refrain)
Paroles de Dominique Guérin-Blachère
Musique et arrangement de Christian Brogniart
Interprétation de Dominique Guérin-Blachère
Vidéo deMickaël Burdin trouvée ici :
Au pays des couleurs
(sur l'air de la chanson «sur le Pont d'Avignon»)
Au pays des couleurs on y danse, on y danse
Au pays des couleurs on y danse tous ensemble *
Quand je dis rouge personne ne bouge
Quand je dis bleu tu caches tes yeux
Quand je dis orange tu bouges tes hanches
Quand je dis vert tu touches par terre
Quand je dis violet tu passes le balai
Au pays des couleurs on y danse, on y danse
Au pays des couleurs on y danse tous ensemble
«ensemble» ou «en rond», comme dans la chanson référence,
ou «en choeur», pour la rime ...
Quelle couleur préfères-tu...
Le bleu pour rêver
le vert pour grandir
le blanc pour glisser
le brun pour bâtir
le rouge pour danser
non,moi je préfère...
le noir pour dormir
Mon pinceau
Mon gros pinceau barbu
avait soif de couleurs,
rouge, jaune, vert, il a tout bu,
et dessine une fleur
Magie des couleurs
rouge, jaune...
méli-mélo, ah que c'est beau !
j'ai de l'orange au fond du pot!
jaune, bleu...
méli-mélo, ah que c'est beau !
voilà du vert au fond du pot.
bleu, rouge...
méli-mélo, ah que c'est beau !
j'ai du violet au fond du pot !
rouge, blanc...
méli-mélo,ah que c'est beau !
voilà du rose au fond du pot !
Je mets des couleurs
1 - Un soleil tout jaune
Dans un beau ciel bleu
Un nuage gris
Et un peu de pluie.
Refrain :
Je mets des couleurs
Sur mon papier blanc
Beaucoup de couleurs
C’est pour ma maman.
2 - Une maison rose
Avec un toit rouge
Des volets violets
Des rideaux orange.
(Refrain)
3 - Un portail marron
Sous un sapin vert
Et sur le chemin
Mon nounours brun.
(Refrain)
Anny et Jean-Marc Versini
Un petit coup de pinceau
Un petit coup de pinceau
Et tout est plus beau !
Petit coup de vert
La fleur sort de terre !
Petit coup de jaune
L’abeille est si drôle !
Petit coup de brun
L’ours est mon copain !
Petit coup de bleu
Le pirate est heureux !
Petit coup d’orange
Voilà le clown qui danse !
On entend le tam-tam de son cœur
Qui bat de toutes les couleurs
Christian Merveille
La chanson des couleurs (2)
Bleu, jaune, rouge et vert,
rouge et vert !
Bleu, jaune, rouge et vert,
rouge et vert !
Des crayons pour créer un petit monde coloré
Bleu, jaune, rouge et vert,
rouge et vert !
Gris, marron, orange et rose,
orange et rose!
Gris, marron, orange et rose,
orange et rose !
Des crayons pour créer un petit monde coloré
Gris, marron, orange et rose,
orange et rose !
Mes crayons de couleur
Avec mes crayons de couleur
Et une feuille de papier blanc
Je dessine pour mes grands-parents
Un jardin, une maison, des fleurs
Rouge, bleu, jaune, je fais danser mes couleurs
Rouge bleu jaune, je fais parler mes couleurs
Je prends le jaune pour le soleil
Le bleu pour la mer et le ciel
Le crayon rouge pour la voiture
Le crayon vert pour la verdure
Rouge, bleu, jaune, je fais danser mes couleurs
Rouge bleu jaune, je fais parler mes couleurs
Je prends le marron pour la terre
Le jaune clair pour les primevères
Le vermillon pour la maison
Et pour les rideaux du salon
Rouge, bleu, jaune, je fais danser mes couleurs
Rouge bleu jaune, je fais parler mes couleurs
Mon grand soleil jaune me sourit
Il sourira pour toi Papi !
Mes fleurs disent bonjour à Mamie
Comme je vous le dis moi aussi
Rouge, bleu, jaune, je fais danser mes couleurs
Rouge bleu jaune, je fais parler mes couleurs
C. Gaud, N. Snitselaar
Quand je dis jaune
Quand je dis jaune,
dis-moi, dis-moi
qu'est-ce que tu dis?
Qu'est-ce que tu vois?
Je dis jaune comme le soleil.
Je dis jaune comme le miel.
Conti conton, conti conteur!
C'est la comptine des couleurs!
Ann Rocard
Cette comptine se trouve dans le conte de Ann Rocard :
La planète jaune, illustré par Simone Poullenot
C’est à lire sur le site de Ann Rocard :
Comptine des couleurs
L'arc-en-ciel est en fête
Car il porte sur sa tête
Un noeud de toutes les couleurs
Comme celui de ma p'tite soeur.
Violet, indigo,
bleu, vert, jaune, orange et rouge.
L'arc-en-ciel est en fête
Les couleurs sont sur sa tête.
(comptine traditionnelle de France)
Couleurs du temps
Le lundi est tout gris
Jaune clair est le mardi
Mais voici mercredi rose
On se repose
Jeudi bleu vient à son tour
Vendredi vert le suit toujours
Samedi rouge
Dimanche blanc
C'est la joie pour les enfants !
On adaptera évidemment suivant les rythmes scolaires de l'école
deux comptines en anglais :
Red, red, red, touch your head
Red, red, red,
Touch your head.
Blue, blue, blue,
Touch your shoe.
Brown, brown, brown,
Touch the ground.
Black, black, black,
Touch your back.
Purple, purple,
purple, Draw a circle.
Pink, pink, pink,
Give a wink.
Grey, grey, grey,
Say « hooray »!
Une fiche pédagogique avec cette comptine : http://sites79.ac-poitiers.fr/stage-file-lve79/sites/stage-file-lve79/IMG/pdf/sequence_comptine_derniere_version.pdf
Color Song
Red, I like red
Red, I like red Red, red, I can see red Where is red?
Yellow, I like yellow
Yellow, I like yellow Yellow, I can see yellow Where is yellow?
Green, I like green
Green, I like green Green, green, I can see green Where is green?
Blue, I like blue
Blue, I like blue Blue, blue, I can see blue Where is blue?
Fiches pédagogiques ici : http://pedago.ac-clermont.fr/ien-vichy2/spip.php?article163
CHANSONS interprétées
sur le thème de la peinture et des peintres
(suite de la colonne de droite) < < <
14. JULIETTE
L'amour en pointillé
Autrefois ton pinceau sur la toile
Fit tomber comme un semis d'étoiles,
Cette image de moi, ce rien, ce leurre,
Ce tas de petits points de couleur.
C'était quand? Je ne m'en souviens plus.
Probable du temps où je te plus
Et que nous partagions cette piaule
Entre poêle qui fume et chat qui miaule.
Tu peins je pose notre vie est bonne.
On n'a pas de soucis, on n'a pas de bonne.
Le soir venait tu n'y voyais plus
Et je te faisais du pain perdu.
Il n'y avait du chevalet au pieu
Qu'un pas à faire et quoi faire de mieux?
Odeurs d'amour odeurs de tambouille
Se mêlaient à celle de ta barbouille.
Refrain :
Quand on se donne à un pointilliste,
Faudrait peut-être pas s'illusionner,
Croire qu'après s'être abandonnée,
On va le changer en féministe.
Parce qu'un peintre pointilliste,
Ça ne peut évidemment donner
Que de l'amour...
Que de l'amour...
Que de l'amour en pointillé.
Ah tu les as bien laissés tomber,
L'égérie la toile et le bébé
Saluant de loin dans les vernissages
Ta muse des années d'apprentissage.
L'enfant est mort. Moi je ne vaux guère.
Les années ont passé et les guerres.
J'ai dû vendre en dessous de sa valeur
Ton tas de petits points de couleur.
Et puis un jour la gloire t'est venue.
On a encadré d'or l'inconnue.
Me voilà mon cher à me morfondre
A la cimaise d'un musée de Londres.
Je te dois le malheur et la gloire
Mais je préfère de toute cette histoire
Ne me souvenir que de nos corps éperdus
Et de la saveur du pain perdu.
[Refrain]
paroles de Pierre Philippe
musique et interprétation : Juliette
15. MAURANE
Warhol pour Monroe
La fin d'une histoire peu banale
Qui reprend tout comme on fait mal
II ne me reste plus rien que ton portrait
Comme un silence
Que je souligne trait pour trait
En couleur sur du noir et blanc
Pour maquiller les sentiments
Je laisse aller le pinceau
De mes pensées
Et sans comprendre
Je redessine le passé
Mélange d'ombre et de couleur
Pour mettre un voile à ma douleur
Et je retouche la photo...
Tout juste pareil à ...
Warhol pour Monroe
Voir ton visage camaïeu
Comme on ferme à demi les yeux
Orange amère virant
Au gris bleuté
Les souvenirs viennent
Tout doucement s'y dégrader
Du rouge à la bouche pour mieux taire
Que seul sans toi, je désespère
Et je retouche la photo
Tout juste pareil à ...
Warhol pour Monroe
Avec le temps qui passe
Les impressions glissent
Sur papier glace
Si la douleur t'égare
Prends-la et fais-en
Une uvre d'art
La fin d'une histoire peu banale
Et comme pour endormir le mal
Je mets des couleurs sur ta photo
Tout juste pareil à ...
Warhol pour Monroe
paroles de Sabrina Lory et Peter Lorne, musique de Peter Lorneinterprétation de Maurane
(album «L’heureux tour», universal Music, décembre 2004)
16. EDDY MITCHELL
Un portrait de Norman Rockwell
Elle ressemble à un portrait de : Norman Rockwell
Derrière les traits usés on devine qu´elle était belle
Y a encore dans ses yeux comm´ un´ p´tit´ étincelle
Signe de vie et d´amour, un don tombé du ciel
Just´ là, pour elle
C´est un´ vieille dame tout´ seule qui serre son sac tout contre elle
Il contient tout´ sa vie, ne voyage qu´avec elle
Il renferme des trésors, qui font figures de cire
Des instants sublimés qui l´aident encore à vivre
Dans ses souvenirs
Refrain :
Elle regarde le monde actuel
Avec sa myopie, jamais cruelle
Comme dans un portrait d´Norman Rockwell
Norman Rockwell
Elle n´attend rien de la vie
Elle lui a tout donné puis repris
Elle préfère l´univers d´Norman Rockwell
Norman Rockwell
C´est une vieille dame tout´ seule qui ne parle qu´à elle-même
Qu´achète toujours deux places dans les trains qui l´emmènent
Une pour son compagnon qu´a quitté cette terre
Un fantôme adorable sortant d´une aquarelle
D´Norman Rockwell
C´est un´ vieille dame tout´ seule qui serre son sac tout contre elle
Inoffensive, peu pressée que le bon Dieu l´emmène
Y a encore dans ses yeux comm´ un´ p´tit´ étincelle
Elle ressemble à un portrait de Norman Rockwell
Norman Rockwell
[Refrain]
paroles d’Eddy Mitchell, musique de Pierre Papadiamandis
interprétation d’Eddy Mitchell
CD Polydor, 1996
17. ILONA MITRECEV
Le peintre
Quand il part travailler
Je l'entends déjà siffler
Dans la cage d'escalier
Des chansons oubliées
De vieilles chansons d'avant
Ou des tubes de maintenant
A n'importe quelle heure
Il connait tout par coeur
Tout les matins il sort ses pinceaux
Il pense a Van Gogh et Picasso
Il siffle des airs
La journée entière
Puis se replonge dans la peinture à l'eau
(refrain)Le peintre chante des chansons
Avec du bleu, du marron
Il pose sur sa toile
Toutes les couleurs de la vie
Il peint les murs, les rivages
Les fenêtres et les paysages
Il peint aussi la nuit
A la lumière des bougies
Les couleurs de la vie
Debout sur son échelle
Il pense aux aquarelles
Peint des peintures abstraites
Avec des drôles de tête
Il aime l'expressionisme
Aussi l'impressionisme
Relève le clair obscur
Puis s'étend sur les murs
Tout les matins il sort ses pinceaux
Puis pense à Van Gogh et Picasso
Il siffle des airs
La journée entière
Puis se replonge dans la peinture à l'eau
Le peintre chante des chansons
Avec du bleu, du marron
Il pose sur sa toile
Toutes les couleurs de la vie
Il peint les murs, les rivages
Les fenêtres et les paysages
Il peint aussi la nuit
A la lumière des bougies
Les couleurs de la vie
Le peintre chante des chansons
Avec du bleu, du marron
Il pose sur sa toile
Toutes les couleurs de la vie
Il peint les murs, les rivages
Les fenêtres et les paysages
Il peint aussi la nuit
A la lumière des bougies
Les couleurs de la vie
Ilona Mitrecey dans l'album "Laissez-nous respirer", 2006 (YourKidTv.mp3)
18. CLAUDE NOUGARO
L'irlandaise
Occitane, tu as mis dans mon âme
Une ballade irlandaise
Féminine comme une colline
Une mer vert Véronèse
Occitane, de toute mon âme
Du si bémol au do dièse
Je destine à qui tu devines
Cette ballade irlandaise
Que ne ferais-je
Que ne ferais-je pas pour te séduire
La pompe à neige et la brosse à reluire
Les sortilèges des rivages les plus nostal
nostalgiques
Les cornemuses des muses celtiques
Occitane, tu as mis dans mon âme
Une ballade irlandaise
Féminine comme une colline
Une mer vert Véronèse
Trouba troudadou troubadour
Sous tes tours je viens faire un tour
J'ai mis la plume à mon chapeau
Robin des bois à Roncevaux
C'est comme ça, tu l'as voulu, tu l'as...
Occitane, tu as mis dans mon âme
Une ballade irlandaise
Féminine comme une colline
Une mer vert Véronèse
paroles de Claude Nougaro, musique de Didier Lockwood
interprétation de Claude Nougaro
album «Chansongs», Philips, 1993
Déjeuner sur l’herbe
Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe
Et moi j'en avais fumé un peu
A travers mes paupières entrouvertes
L'air bleu
Ton visage à l'envers sur ton buste
Un baiser que tu me donnes à boire
A se croire dans un tableau d'Auguste
Renoir
Un chardonneret qui sifflote
Dans l'eau un bouchon qui flotte
Ma plume qui pêche à la ligne
Un vers insigne
Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe
Et moi j'en avais fumé un peu
Tu me disais je t'aime, que ce verbe
M'émeut
Donne-moi encore ta bouche qu'on déguste
L'eau-de-vie de pomme, de prune, de poire,
Dans la toile étoilée de l'auguste
Renoir
Un rouge-gorge qui sifflote
Dans l'eau un bouchon qui flotte
Ma plume qui pêche à la ligne
Une plume de cygne
Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe
Et moi j'en avais fumé un peu
Dans mes yeux, un triangle superbe
Tes yeux
Puis le soir obscurcit la pelouse
Pour l'oiseau, laissons les gâteaux secs
C'est parfait. On repart à Toulouse-
Lautrec.
paroles, musique et interprétation de Claude Nougaro
album «Embarquement immédiat», 2000
Dalí Gala
Quand il la vit là devant lui
Un choc céleste l´étoila
C´était soudain là devant lui
Son double venu d´au-delà
Tout ce qui vibre, ce qui luit
Ce qui tressaille, tout ce qui bat
Dans cette femme réuni
Tout ce qui bande, c´était là
DalíGalaGalaDalí
GalaDalíDalíGala
Elle était au bras d´un ami
Qui tout de suite s´exila
Mais pourquoi pas quelques dégâts
Quand l´évidence resplendit
"Je veux Gala" se dit Dalí
Gala se dit : "J´aime ce gars-là "
Le coup de foudre retentit
De Cadaquès à Figueras
DalíGalaGalaDalí
GalaDalíDalíGala
Quand elle se mit nue pour lui
Tout Cadaquès se dilata
Il lui brouta la figue ras
Pareil pour son pinceau elle fit
Avec son double d´au-delà
Il fit l´amour aux galaxies
Gala fit des jours de Dalí
Une unique nuit de gala
Quand il la vit là devant lui
Un choc céleste l´étoila
C´était soudain là devant lui
Son double venu d´au-delà
Un dernier mot s´il m´est permis
Et qui n´engagera que moi
Dali ne serait pas Dalí
S´il n´avait pas connu Gala
Dalí ne serait pas Dalí
S´il n´avait pas connu Gala
paroles de Claude Nougaro,
musique de Claude Nougaro et Maurice Vander
interprétation : Claude Nougaro
album «Chansongs», Philips, 1993
Maudit
(en référence au peintre Modigliani)
Quand elle rentrait
Et qu'elle me voyait peindre,
Près du poêle
Peindre une autre toile,
Elle s'arrêtait,
Elle regardait
Mon pinceau était pris
Dans un pastis de bleu
Ça sentait le roussi
Je demandai : " Il pleut ?"
Silence sépulcral...
Alors, je lui faisais
En me grattant le poil :
" Eh bien, qu'est ce que t'en dis ?
C'est pas très commercial
Commercial, je m'en fous !
Mais toi, patate, pomme,
Qu'est ce que t'en dis ?
Elle répondait: Moi, j'aime les hommes...
Ils sont tous maudits, maudits, Modigliani "
Alors entre la toile aveugle
Et le poêle sourd,
On faisait l'amour
Et quand elle s'endormait
Dans son foie de velours,
Devant le nu,
Je commençais à peindre.
paroles de Claude Nougaro, musique de Claude Nougaro et Maurice Vander, interprétation de Claude Nougaro
19. DENIS PÉPIN
Van Gogh
Il faisait flamber sur sa toile
Des tournesols et des oiseaux
Il faisait trembler sur sa toile
Aux quatre vents de ses tableaux
Il peignait comme on se drogue
Van Gogh Van Gogh
Il peignait comme on se drogue
Van Gogh Van Gogh
Ses maisons partaient en voyage
La folie guidait ses bateaux
L'éclair trouait le paysage
Aux quatre vents de ses tableaux
Il peignait comme on se drogue
Van Gogh Van Gogh
Il peignait comme on se drogue
Van Gogh Van Gogh
Il mettait le feu aux lumières
La mort lâchait ses corbeaux
Les soleils tournoyaient dans l'air
Aux quatre vents de ses tableaux
Il peignait comme on se drogue
Van Gogh Van Gogh
Il peignait comme on se drogue
Van Gogh Van Gogh
paroles de Denis Pépin, musique de Jeanine Prin
interprétation de Denis Pépin, 1976, (45 T Warner Bros)
20. PIERRE RAPSAT
Gauguin
Qui se souvient ?
De ce bourgeois quittant sa femme et ses biens,
Pour s’en aller sur les chemins incertains,
Au rendez-vous de son destin.
Mais qui se souvient ?
Qu’il a crevé de solitude et de faim,
Alors qu’il tenait la beauté de demain,
Entre ses doigts de magicien.
Que rêves-tu, pauvre Gauguin ?
Là-bas dans l’île de lumière,
Comme un génie qui crie en vain,
Dans une lampe d’Aladin.
Qui se souvient ?
Du vagabond plein de colère et de vin,
Qui se mourait sous le soleil tahitien,
Abandonné par tous les siens.
Mais qui se souvient ?
Que cette toile a connu rire et dédain,
Avant d’être un tableau qu’on trouve divin,
Dans le boudoir d’un mandarin.
Repose en paix, Monsieur Gauguin,
C’est toi qui faisait la lumière,
Les esprits forts, on n’y peut rien,
Sont toujours en retard d’un train.
Pense à Gauguin (bis)
Toi qu’un soleil appelle au loin,
Pense à Gauguin (bis)
Toi qu’un soleil appelle au loin...
paroles de Éric Van Hulse, musique de Pierre (Peter) Raepsaet
(Pierre Rapsat )
interprétation de Pierre Rapsat, 1977 (33T "Je suis moi" - Victor PL37133)
voir ici sa discographie : http://www.paten.be/Rapsat/
21. SERGE REGGIANI
Ballade pour une gardienne de musée
Dans un demi-mètre carré
Sous une pomme et le Figaro
Deux ou trois uniformes, un Thermos de café
Dort sur une étagère une vie de porte-manteau
Pour les beaux yeux de Picasso
C'est pas signé, c'est pas sous verre
Ca porte pas la mention " fragile "
Et pourtant regardez ce bazar de grand-mère
Où l'ennui comme un rat a élu domicile
Parle autant qu'la peinture à l'huile
C'est fou ce qu'on trouve dans un vestiaire
D'une gardienne de musée
Faudrait qu'on songe, ce serait une idée du tonnerre
A faire payer l'entrée
Pour visiter ce vide poches
Ces bonbons qu'on suce sans fin
Les coupures de journaux, les miettes de brioche
Les filets de patience tricotés à la main
Et ces " je partirai demain "
Et si on mettait en vitrine
Ces solutions de mots croisés
Tout ce temps fondu comme un cachet d'aspirine
Et là juste en dessous d'un cadre fatigué
On écrirait " ne pas toucher "
C'est fou ce qu'on trouve dans un vestiaire
D'une gardienne de musée
Faudrait qu'on songe et ça serait une affaire
A faire payer l'entrée
Dans cette petite armoire sans fond
Ou palpite un cœur empaillé
Si César compilait ces revues, ces chiffons
On ferait de l'art moderne un concept branché
Avec ce fatras empilé
Bien sûr elle voudrait s'en aller
Mais dehors le monde lui fait peur
Avec tous ces touristes pas besoin de voyager
C'est la tour de Babel, ça lui donne mal au cœur
Ici on est déjà ailleurs
Elle a mis sa vie au vestiaire
Sur un cintre pour ne pas la froisser
Qui pourrait soupçonner qu'entre deux étagères
Dorment vingt cinq années
D'une gardienne de musée …
Paroles de Sigrid Baffert, musique d’Alain Goraguer,
Interprétation de Serge Reggiani, 1999 "Les adieux différés" © Éditions Art Music
Pablo
L'Espagne avait Goya et Velásquez aux murs de son Prado ...
L'Espagne avait l'âme de Don Quichotte et l'âne de Sancho
Quand tu es né d'un aigle et de Carmen,
D'un marin de Colomb et de Chimène,
Des vignes de l'Andalousie et du sang d'un toro,
Pablo.
Paris, c'était Montmartre, Apollinaire et le Bateau-lavoir,
La Célestine bleue, l'Arlequin ros', tes yeux de diamant noir ...
Parade, musiciens, Pulcinella,
La Méditerranée dansait par là ...
J'entends chanter le piano de Satie sous ton pinceau,
Pablo
Pablo, de quel dieu bizarre
Es-tu le frère ici-bas ?...
Pablo, même l'Alcazar
Sait que le hasard,
Ça n'existe pas...
Pablo contre les Césars,
Tueurs de García Lorca,
Pablo, avec ton regard,
Hugo et Mozart
Ont peint Guernica,
Ont peint Guernica ...
La paix c'est ton défi, ton cri de guerre et celui de l'oiseau,
Celui de la colombe que tu fais jaillir de ton tableau,
Toi l'homme dessiné par l'infini,
L'azur écartelé sous le génie ...
Et toutes les Espagnes libérées de leur Franco ...
Pablo
Pablo, de quel dieu bizarre
Es-tu le frère ici-bas ?...
Pablo, même l'Alcazar
Sait que le hasard,
Ça n'existe pas...
Pablo contre les Césars,
Tueurs de García Lorca,
Pablo, avec ton regard,
Hugo et Mozart
Ont peint Guernica,
Ont peint Guernica ...
Paroles de Claude Lemesle et Lionel Rochemain
Musique de Jean-Pierre Bourtayre
Interprétation de Serge Reggiani
(Art Music France, 1989)
22. MICHEL SARDOU
Vincent
De Pont-Aven
A Sotheby
Des mornes plaines
A Saint-Rémy
Et par centaines
Des corbeaux noirs
Dans tes migraines
Dans ton regard
Derrière l'église d'Auvers-sur-Oise
Une lumière grise un bleu turquoise
Tu auras mis longtemps
Tu auras mis longtemps
Mais aujourd'hui Vincent
Vincent
Tes ténèbres s'éclairent
D'un éclat de diamant
Dans le rouge et le vert
Tu es encore vivant
Vincent oh Vincent
Près des chaumières
De Chaponval
Le ventre ouvert
Sous les étoiles
Comme le dormeur
Du clair de lune
Autour du coeur
Deux taches brunes
Ton sang
Et par dizaines des oiseaux noirs
En bord de plaine aux abreuvoirs
Tu auras mis longtemps
Tu auras mis longtemps
A mourir calmement
Vincent
C'est ton corps qu'on enterre
Ce n'est rien d'important
Dans le rouge et le vert
Tu es encore vivant
Vincent
Tu peux rentrer quand tu voudras
Les champs de blé sont toujours là
Le monde est fou
Le jaune est roi
Tes ténèbres s'éclairent
D'un soleil éclatant
Dans le rouge et le vert
Tu es encore vivant
Tu auras mis longtemps
Mais aujourd'hui Vincent
Tu vends
paroles de Michel Sardou, musique de Jacques Revaux
interprétation de Michel Sardou
(album «La même eau qui coule», Tréma – 310 271, 1988)
23. FRANCESCA SOLLEVILLE
Monsieur le peintre
La tache rouge près du vert
A décidé de faire vibrer
Ce noir que, par un grand mystère,
Le peintre, hier, y a posé
Que la journée soit sombre ou claire
Je n’ sais pas où il a été
Dans sa journée imaginaire
Alors que je suis à côté
Monsieur le peintre
Accroche aux cintres
Ses toiles
Embrasements
Tout frissonnants
D'étoiles
Dans tous les yeux
De celles ou ceux
Qui passent
Devant les lignes
Et tous les signes
Qu’il trace
En donnant à sa main légère
Des consignes de fermeté
Il pratique avec les matières
Un langage de liberté
Le peintre, il revient de la pêche
Où les deux poissons de ses yeux
Ont pris dans la peinture fraîche
Au monde ce qu’il y a de mieux
Monsieur le peintre
Accroche aux cintres
Ses toiles
Embrasements
Tout crépitants
D’étoiles
Dans tous les cœurs
Qui, pour lui, meurent
Sur place
Devant les lignes
Et tous les signes
Qu’il trace
Il nous rejoint, il se retrouve
Ici, au milieu de la vie
Sans qu’on sache ce qu’il éprouve
À l’instant où il atterrit
Puis en toute simplicité
Tranquillement et sans épate
Il nous convie à déguster
Ses spaghettis à la tomate
paroles de Jean-Max Brua, musique de François Gaël
interprétation de Francesca Solleville
(album «Grand frère, petit frère», 2005)
24. CHARLES TRENET
Le cœur de Paris
Le cœur de Paris, c´est une fleur,
Une fleur d´amour si jolie
Que l´on garde dans son cœur,
Que l´on aime pour la vie.
Le cœur de Paris, c´est une romance
Qui parle du soleil ou d´la pluie.
On croit qu’elle finit mais elle recommence.
Le cœur de Paris, c´est la France.
Le cœur de Paris, oh midinettes,
C´est deux sous d´bonheur, une guinguette
On y danse quand il fait beau.
C´est Lison, Manon, Lisette.
Le cœur de Paris, c´est les poulbots
Aux figures d´archanges, aux phrases crues,
Montmartre qui s´endort dans une toile d´Utrillo,
Le cœur de Paris, c´est la rue.
Le cœur de Paris, c´est une histoire
Toujours présente à nos mémoires.
C´est la barbe du roi Henri,
Barbe bleue ou barbe noire.
Ainsi se termine ma p´tite chanson
Qui déploie ses ailes à la ronde.
Elle s´envole aux cieux pour porter un peu
Du cœur de Paris dans le monde
Et le monde ravi
Murmure : "Qu´il est gentil,
Le cœur de Paris!"
paroles, musique et interprétation de Charles Trenet, 1952
réf CL9146 - Le coeur de Paris - Matrice : M3 135984
CHANSONS interprétées
sur le thème de la peinture et des peintres
Les titres des chansons qui parlent de peintres ou de peinture
sont répertoriées ici (http://www.public.ville-bezons.fr/mediatheque/?La-peinture-dans-les-chansons)
ont guidé ce choix.
Lieucommun en propose le texte entier quand la peinture est «au cœur» de la chanson, des passages mis en bleu, ou seulement des extraits.
1. BARBARA
Menuet pour La Joconde
C'est moi que je suis la Joconde.
Je suis connue par le monde.
Au Louvre où la foule abonde
Pour me voir, on fait la ronde
Et moi, faut que je me morfonde,
La Joconde,
La Joconde.
C'est moi que je suis la Joconde.
Léonard me crut gironde.
Va quand Léonard vagabonde
Mais que voulez-vous
Qu'on réponde ?
C'est vrai, j'suis pas trop immonde,
La Joconde,
La Joconde.
C'est moi que je suis la Joconde.
Que de mots vains on m'inonde.
Critiques, artistes abondent
En intarissables facondes.
Plusieurs milliers par seconde
Disent: "La Joconde ! Ah ! La Joconde.
Venez voir le sourire de la Joconde.
C'est le plus beau du monde,
La Joconde."
C'est moi que je suis la Joconde.
Mon sourire vient d'outre-tombe.
Attendez que le vernis tombe.
Attendez la fin du monde
Et je sourirai sous les bombes,
La Joconde,
La Joconde,
Et je sourirai sous les bombes,
La Joconde,
La Joconde.
C'est moi que je suis la Joconde.
Je suis connue par le monde.
Au Louvre où la foule abonde
Pour me voir, on fait la ronde
Et moi, faut que je me morfonde,
La Joconde,
La Joconde.
C'est moi que je suis la Joconde.
Léonard me crut gironde.
Va quand Léonard vagabonde
Mais que voulez-vous
Qu'on réponde ?
C'est vrai, j'suis pas trop immonde,
La Joconde,
La Joconde.
C'est moi que je suis la Joconde.
Que de mots vains on m'inonde.
Critiques, artistes abondent
En intarissables facondes.
Plusieurs milliers par seconde
Disent: "La Joconde ! Ah ! La Joconde.
Venez voir le sourire de la Joconde.
C'est le plus beau du monde,
La Joconde."
C'est moi que je suis la Joconde.
Mon sourire vient d'outre-tombe.
Attendez que le vernis tombe.
Attendez la fin du monde
Et je sourirai sous les bombes,
La Joconde,
La Joconde,
Et je sourirai sous les bombes,
La Joconde,
La Joconde.
paroles et musique de Paul Braffort, 1958
Interpètes : Barbara, Juliette
BARBARA (pour JACQUES BREL)
voir ci-dessous «Les Marquises»
Gauguin (lettre à Jacques Brel)
Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa
Le vent sur les longs arbres verts
Jette des sables d'ocre mouillés
Il pleut sur un ciel de corail
Comme une pluie venue du Nord
Qui délave les ocres rouges
Et les bleus-violets de Gauguin
Il pleut
Les Marquises sont devenues grises
Le Zéphir est un vent du Nord
Ce matin-là
Sur l'île qui sommeille encore
Il a dû s'étonner Gauguin
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord
Il a dû s'étonner Gauguin
Comme un grand danseur fatigué
Avec ton regard de l'enfance
Bonjour monsieur Gauguin
Faites-moi place
Je suis un voyageur lointain
J'arrive des brumes du Nord
Et je viens dormir au soleil
Faites-moi place
Tu sais
Ce n'est pas que tu sois parti
Qui m'importe
D'ailleurs tu n'es jamais parti
Ce n'est pas que tu ne chantes plus
Qui m'importe
D'ailleurs pour moi tu chantes encore
Mais penser qu'un jour
Les vents que tu aimais
Te devenaient contraire
Penser
Que plus jamais
Tu ne navigueras
Ni le ciel ni la mer
Plus jamais en Avril
Toucher le lilas blanc
Plus jamais voir le ciel
Au-dessus du canal
Mais qui peut dire
Moi qui te connais bien
Je suis sûre qu'aujourd'hui
Tu caresses les seins
Des femmes de Gauguin
Et qu'il peint Amsterdam
Vous regardez ensemble
Se lever le soleil
Au-dessus des lagunes
Où galopent des chevaux blancs
Et ton rire me parvient
En cascade en torrent
Et traverse la mer
Et le ciel et les vents
Et ta voix chante encore
Il a dû s'étonner Gauguin
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord
Il a dû s'étonner Gauguin
Souvent je pense à toi
Qui a longé les dunes
Et traversé le Nord
Pour aller dormir au soleil
Là-bas sous un ciel de corail
C'était ta volonté
Sois bien
Dors bien
Souvent je pense à toi
Je signe Léonie
Toi tu sais qui je suis
Dors bien
paroles, musique et interprétation de Barbara, 1990
double LP et double CD Mercury
2. GUY BÉART
Les couleurs du temps
La mer est en bleu entre deux rochers bruns.
Je l'aurais aimée en orange
Ou même en arc-en-ciel comme les embruns
Étrange
Refrain :
Je voudrais changer les couleurs du temps
Changer les couleurs du monde
Le soleil levant la rose des vents
Le sens où tournera ma ronde
Et l'eau d'une larme et tout l'océan
Qui gronde
J'ai brossé les rues et les bancs
Paré les villes de rubans
Peint la Tour Eiffel rose chair
Marié le métro à la mer
Le ciel est de fer entre deux cheminées
Je l'aurais aimé violine
Ou même en arc-en-ciel comme les fumées
De Chine
{refrain}
Je suis de toutes les couleurs
Et surtout de celles qui pleurent
La couleur que je porte c'est
Surtout celle qu'on veut effacer
Et tes cheveux noirs étouffés par la nuit
Je les voudrais multicolores
Comme un arc-en-ciel qui enflamme la pluie
D'aurore
Je voudrais changer les couleurs du temps,
Changer les couleurs du monde
Les mots que j'entends seront éclatants
Et nous danserons une ronde
Une ronde brune, rouge et safran
Et blonde
paroles, musique et interprétation : Guy Béart
(45T, disques «Temporel», 1980)
3. JACQUES BREL
Les Marquises
Ils parlent de la mort comme tu parles d´un fruit
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives au soleil redouté
Et s´il n´y a pas d´hiver, cela n´est pas l´été
La pluie est traversière, elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise, le temps s´immobilise
Aux Marquises
Du soir, montent des feux et des points de silence
Qui vont s´élargissant, et la lune s´avance
Et la mer se déchire, infiniment brisée
Par des rochers qui prirent des prénoms affolés
Et puis, plus loin, des chiens, des chants de repentance
Et quelques pas de deux et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise et l´alizé se brise
Aux Marquises
Le rire est dans le cœur, le mot dans le regard
Le cœur est voyageur, l´avenir est au hasard
Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d´amour
Que les sœurs d´alentour ignorent d´ignorer
Les pirogues s´en vont, les pirogues s´en viennent
Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font
Veux-tu que je te dise : gémir n´est pas de mise
Aux Marquises
paroles, musique et interprétation de Jacques Brel, 1977
album "Les Marquises" 13e et dernier album de Jacques Brel,
(Barclay, novembre 1977)
BARBARA
Gauguin (lettre à Jacques Brel), voir ce texte plus haut
4. GEORGES CHELON
Montmartre
Tant pis pour vous si la place du Tertre a préféré Montmartre,
Si le Lapin Agile inspira Utrillo bien mieux que L´Opéra,
On vous laisse vos Tour Eiffel et Montparnasse,
On vous laisse nos marches pour grimper jusque-là.
Tant pis pour vous si la nuit, quelquefois, au clair d´un réverbère,
On croise Boris Vian venu nous dire un petit bonjour en passant,
On échangerait bien, si ça pouvait se faire,
Un bout du Sacré-Cœur contre Ménilmontant.
Tiens, tiens, un Parisien se promène,
Avec l´accent de la Seine,
Que vient-il faire dans nos murs?
Tiens, tiens, c´est pourtant jour de semaine,
Moi je sais ce qui l´amène:
C´est tout simplement l´air pur.
Tant pis pour vous si les gamins chez vous ne courent plus dans les rues
Si, malgré les années, la dame du café vous reste une inconnue,
Si vos fleurs aux balcons ou plutôt aux fenêtres
Ne tiennent plus le coup que deux, trois jours peut-être.
Tant pis pour vous si, au milieu des peintres et des joueurs de cartes
Les amoureux du monde se sont donné le mot pour s´embrasser ici,
Et si l´on dit partout que Paris c´est Montmartre,
Nous on dit que Montmartre n´est pas vraiment Paris.
Tiens, tiens, un Parisien se promène,
Avec l´accent de la Seine,
Que vient-il faire dans nos murs?
Tiens, tiens, c´est pourtant jour de semaine,
Moi je sais ce qui l´amène:
C´est tout simplement l´air pur.
Tant pis pour vous si la place du Tertre a préféré Montmartre,
Si le Lapin Agile inspira Utrillo bien mieux que l´Opéra,
On vous laisse vos Tour Eiffel et Montparnasse,
On vous laisse nos marches pour grimper jusque-là.
Tant pis pour vous si la nuit, quelquefois, au clair d´un réverbère,
On croise Boris Vian venu nous dire un petit bonjour en passant,
Mais tout bien réfléchi, affaire ou pas affaire,
Gardons le Sacré-Cœur et vous Ménilmontant.
paroles, musique et interprétation de Georges Chelon, 1979
album " Tous les deux… comme hier " - 33 Tours Barclay 91.035
5. LA COMPAGNIE CRÉOLE
Vive le douanier Rousseau
Bonjour, bonjour,
Je viens vous inviter.
Laissez tout tomber,
On va embarquer
Pour un pays
Qui va vous enchanter,
Vous embéguiner.
Laissez-vous tenter.
C'est une île perdue au milieu de l'océan,
Un jardin merveilleux, un spectacle permanent,
Comme dans les, {comme dans les}
Comme dans les, {comme dans les}
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des perroquets bleus qui boivent du lait d'coco,
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des poissons tropicaux
Pleins d' piquants sur le dos ...
La nuit tombée,
Si vous le voulez,
On ira canoter
Sous les palétuviers.
Aucun danger,
On peut se baigner :
Là-bas, les crocodiles
Sont bien intentionnés.
Au clair de la lune, dans la forêt endormie,
Des ombres félines se dessinent par magie
Comme dans les, {comme dans les}
Comme dans les, {comme dans les}
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des soleils de feu cachés dans les roseaux,
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des p'tits singes amoureux
Qui jouent les Roméo ...
C'est une île perdue au milieu de l'océan,
Un jardin merveilleux, un spectacle permanent,
...
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des perroquets bleus qui boiv'nt du lait d' coco,
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des poissons tropicaux pleins d' piquants sur le dos,
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y a des soleils de feu cachés dans les roseaux,
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
...
Vive le Douanier Rousseau !
paroles et musique de Daniel Vangarde, 1983
et interprétation de La Compagnie Créole,
album «Vive le Douanier Rousseau» (Zagora-Carrère, réf : 13 304)
6. DALIDA
Raphaël
Pendant que tu dormais je suis allée chercher
Les croissants, le journal pour que tu trouves du travail
Mais Raphaël réveilles-toi
Pendant que tu dormais l'épicier a frappé
À la porte d'entrée il voudrait bien être payé
Mais Raphaël que fais-tu ?
Je peins des Paradis, des Jésus, des Maries
Et tu sais Marie, Marie tu lui ressembles
Il peint des Paradis, des Jésus, des Maries
Il me dit toujours : "Marie tu lui ressembles"
Regarde cette annonce, on demande d'urgence
Sérieuses références, c'est pour les tours de la défense
Mais Raphaël habilles-toi
Regarde cette annonce, un peintre qualifié
Salaire très élevé, tu sais, je crois c'est notre chance
Mais Raphaël que fais-tu ?
Refrain :
Je peins des Paradis, des Jésus, des Maries
Et tu sais Marie, Marie tu lui ressembles
Il peint des Paradis, des Jésus, des Maries
Il me dit toujours : "Marie tu lui ressembles"
Tu te fous de la vie, tu fais ce qui te plait
Tu serais mieux à Rome en train de peindre tes madones
Mais Raphaël que fais-tu ?
[Refrain]
paroles de Daniel Tardieu, musique de Bernard. Sauvat
interprétation : Dalida, 1975
7. JOE DASSIN
L’été Indien
Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C'était l'automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
Mais c'était tout simplement le nôtre
Avec ta robe longue tu ressemblais
A une aquarelle de Marie Laurencin
Et je me souviens, je me souviens très bien
De ce que je t'ai dit ce matin-là
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité
On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien
Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne
Mais c'est comme si j'y étais. Je pense à toi.
Où es-tu? Que fais-tu? Est-ce que j'existe encore pour toi?
Je regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune
Tu vois, comme elle je reviens en arrière
Comme elle je me couche sur le sable
Et je me souviens, je me souviens des marées hautes
Du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer
Il y a une éternité, un siècle, il y a un an
On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien
paroles de Pierre Delanoë et Claude Lemesle
L'été indien est une reprise de la chanson italienne «Africa» (chantée par Albatros), signée Ward, Pallavicini, Losito et Toto Cutugno.
musique de Vito Pallavicini
interprétation : Joe Dassin, 1975
8. ROMAIN DIDIER
Le regard de Vincent
Paroles de la chanson :
On a tous dans la tête
Des corbeaux qui s'envolent
Vers un ciel bleu-marine
Un sentier qui s'arrête
Un nuage qui s'affole
Une fin qu'on devine
On a tous dans la tête
Une sale idée fixe
Dans un café de nuit
Une horloge qui s'arrête
A jamais sur le dix
Un peu après minuit
On a tous une ville
Une ferme une lande
Qui ressemble à Etten
Des amours en exil
Des souv'nirs de Hollande
Des passions qui s'éteignent
On a tous dans sa vie
Un lit abandonné
Une chambre fidèle
On a tous eu envie
Un soir d'y retourner
Une nuit sans sommeil
On a tous dans la peau...
Un tableau
On a tous dans le sang
La folie d'un moment
On peint tous ses défauts...
Au couteau
On a tous dans le sang
Le regard de Vincent
On a tous dans un port
Comme sur le quai d'Anvers
Des bateaux amarrés
On a tous vers le Nord
Eu la peur de l'hiver
Dans un brouillard épais
On a tous une femme
Pliée dans la mémoire
Un modèle aux seins nus
On a chacun ses drames
On se coupe au rasoir
Dans ses portraits déçus
On a tous dans la peau...
Un tableau
On a tous dans le sang
La folie d'un moment
On peint tous ses défauts...
Au couteau
On a tous dans le sang
Le regard de Vincent
On a tous dans la tête
Des corbeaux qui s'envolent
Vers un ciel bleu-marine
Un sentier qui s'arrête
Un nuage qui s'affole
Une fin qu'on devine
paroles de Frédéric Brun
interprétation : Romain Didier
album «Le regard de Vincent», 1989
9. YVES DUTEIL
Regard impressionniste
Il y avait au jardin des bouquets de lumière
Le soleil traversait les couleurs du sous-bois
Au bord du bel étang un pêcher solitaire
S'endormait doucement, sa canne entre les bras
C'était un jour d'été, léger comme un dimanche
L'air était transparent sous le feuillage clair
Le bonheur était là, paisible, entre les branches
Et les reflets mouvants des arbres et des fougères
Le soleil inondait le bord de la rivière
Des couples enlacés dansaient sur le ponton
Près des tables encombrées de bouteilles et de verres
Des guirlandes accrochées croulaient sous les balcons
Une femme debout regardait quelque chose
Une lueur magique au fond de son regard
Son bras disparaissait sous un bouquet de roses
Elle était appuyée sur un divan bizarre
C'était au Grand Palais, sur des toiles de maîtres
Il y avait un Monet et deux ou trois Renoir
Le cœur dans les tableaux je me sentais renaître
Et en fermant les yeux je pourrais les revoir
Le monde a la beauté du regard qu'on y pose
Le jardin de Monet, le soleil de Renoir
Ne sont que le reflet de leur vision des choses
Dont chacun d'entre nous peut être le miroir
La vie nous peint les jours au hasard du voyage
En amour en douleur ou en mélancolie
C'est un peu de ce temps qu'on laisse en héritage
Enrichi du regard qu'on a posé sur lui.
Yves Duteil
album «Ton enfance», 1987
10. ISABELLE FAËS
Champ de blé aux corbeaux
Devant l'immensité
De la plaine de blé,
Il essaie d'oublier
La douleur de l'été.
Avec l'immensité
De sa peine étouffée,
Les pinceaux torturés
Circonscrivent le blé.
Non, ce n'est pas le jaune de ma chambre à Arles,
Et non plus celui de vos chers tournesols.
En quelques coups de brosse, j'en ferai la couleur
Du désir fracassé, de la mort, de l'erreur.
Et j'aurai l'insolence de regarder en face
Le soleil qui m'aveugle , et me brûle et me glace.
Puis je noierai ma vie dans ce jaune inouï.
Qui croira que de l'or, je fais jaillir la nuit ?
Des ailes, des ailes pour m'envoler !
Suis-je vif ou déjà crevé ?
Et l'amour de mes parents,
Va-t-il au mort ou au vivant ?
Je ne dois pas trop exister,
J'ai besoin de ne pas peser,
Alors, je signerai : Vincent.
Je suis mort parmi les vivants.
Il évoque Théo,
Mais voilà les corbeaux,
Impossibles hachures,
Sur le blé déjà mûr.
Quand s'affole le pinceau,
Il invoque Théo :
Oublie ma peinture
Que ces oiseaux raturent.
Je ne veux pas la tombe de mon frère à Zundert,
Là où se lit la date du jour où je suis né,
Avec dessus le nom que Pa m'avait donné :
Il me voulait Wilhelm comme un frère innocent.
Je veux d'un champ de blé survolé de corbeaux
Qui m'empêchent de voir les ombres de Théo.
Il n'y a plus de Wilhelm, je m'appelle Vincent,
Oui, Vincent, mais lequel, et mon frère, mais lequel ?
Des ailes pour survoler la mort !
Mon sang jailli sur le blé d'or
Nourrira les corbeaux,
Qu'ils ne me cachent plus Théo.
Toi et moi ne sommes pas nés,
Nous l'avons seulement remplacé.
Je ne serai jamais : Vincent
Je suis mort parmi les vivants.
S'il faut ainsi souffrir
Pour que demain s'emplissent
Dictionnaires et musées ,
Que défilent les touristes.
Isabelle Faës ("Copiée Collée", Autoproduction, 1999)
11. JEAN FERRAT
Les oiseaux déguisés
Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l'eau
Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix
Ses secrets partout qu'il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé
Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l'ai quitté
Et les teintes d'aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d'une nuit d'été
Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s'étonne
Celui qui ne sait plus prier.
Louis Aragon ("Les Adieux et autres poèmes, 1982)
interprétation de Jean Ferrat
album «Ferrat 95 : 16 Nouveaux Poèmes D'Aragon»
Les Tournesols
Mon prince noir et famélique
Ma pauvre graine de clodo
Toi qui vécus fantomatique
En peignant tes vieux godillots
Toi qui allais la dalle en pente
Toi qu'on jetait dans le ruisseau
Qui grelottais dans ta soupente
En inventant un art nouveau
T'étais zéro au Top cinquante
T'étais pas branché comme il faut
Avec ta gueule hallucinante
Pour attirer les capitaux
Mais dans un coffre climatisé
Au pays du Soleil-Levant
Tes tournesols à l'air penché
Dorment dans leur prison d'argent
Leurs têtes à jamais figées
Ne verront plus les soirs d'errance
Le soleil fauve se coucher
Sur la campagne de Provence
Tu allais ainsi dans la vie
Comme un chien dans un jeu de quilles
La bourgeoisie de pacotille
Te faisait le coup du mépris
Et tu plongeais dans les ténèbres
Et tu noyais dans les bistrots
L'absinthe à tes pensées funèbres
Comme la lame d'un couteau
Jean Ferrat (paroles, musique et interprétation),1991
Chanson pour toi
Quand l'aube se prend pour Matisse
Quand les papillons se déplissent
Comme la fleur du grenadier
Quand le premier soleil fragile
Frappe aux volets clos de la ville
Un à un pour les réveiller
Quand le premier cheval qui trotte
A de la fumée sous les bottes
De la terre sous les souliers
J'ouvre les yeux et je te vois
J'ouvre les yeux et je te crois
J'ouvre les yeux et c'est pour toi
Que je veux vivre, mon amour
Quand midi se prend pour Cézanne
Qu'il met du vent dans les platanes
Et du bleu dans les oliviers
Quand tous les troupeaux s'effarouchent
Que la chaleur les prend, les couche
A l'ombre maigre d'un figuier
Quand toutes les rues sont désertes
Que nulle n'offre une place verte
Un refuge, une ombre, un sentier
J'ouvre les yeux et je te vois
J'ouvre les yeux et je te crois
J'ouvre les yeux et c'est pour toi
Que je veux vivre, mon amour
Quand le soir bleuit ses falaises
Comme une estampe japonaise
Comme un Renoir, comme un Manet
Quand le soleil vibre, chavire
Dans l'océan et qu'il s'étire
Comme un éventail déplié
Lorsque tout se métamorphose
Et que seul le parfum des roses
Continue de s'exaspérer
J'ouvre les yeux et je te vois
J'ouvre les yeux, je tends les bras
J'ouvre les yeux et c'est pour toi
Que je veux vivre, mon amour
Mon amour...
paroles de Michelle Senlis, décembre 1966
musique et interprétation de Jean Ferrat (30 cm Barclay 80338, 1967)
L’Homme à l’oreille coupée
Ce qui poussait toujours Vincent
A peindre ces incandescents
Soleils jaunes et tournoyants
Tout ce qui a fait de Lautrec
Cet oiseau noir claquant du bec
Aux carreaux des bistrots du Tertre
Et ce qui en poussa bien d'autres
Gueules d'archange, gueules d'apôtre
A se fuir dans tous les miroirs
C'était le même désespoir
Et l'homme à l'oreille coupée
Me traînait toujours à ses pieds
Comme la terre à ses souliers
Ce qui chassait toujours Vincent
Du chemin des honnêtes gens
Jusque dans sa chambre aux murs blancs
Tout ce qui a fait grimacer
Toulouse durant des années
Du même rire désespéré
Et ce qui en chassa bien d'autres
Gueules d'archange, gueules d'apôtre
De l'aube grise jusqu'au soir
C'était le même désespoir
Et l'homme à l'oreille coupée
Me traînait toujours à ses pieds
Comme la terre à ses souliers
Ce qui a crucifié Vincent
Sur sa toile durant trente ans
Un pinceau bleu entre les dents
Et ce qui épingla Lautrec
Sous les lampes comme un insecte
Du Moulin Rouge à la rue Berthe
Oui, ces deux-là et tous les autres
Gueules d'archange, gueules d'apôtre
Ont-ils enfin trouvé l'espoir
De l'autre côté du miroir
paroles de Michelle Senlis et Claude Delécluse
musique de Jean Ferrat, 1962
interprétation : Jean Ferrat 45T Decca 451 159 - 4 titres : «La fête aux copains» - «Le p'tit jardin» - «Les noctambules» - «L'homme à l'oreille coupée»
JEAN FERRAT sur un poème d’HENRI GOUGAUD
Picasso-colombe
Il était un homme-oiseau
Qui cueillit le monde rond
L'ouvrit de ses doigts pipeaux
L'enfouit dans son oeil citron
Puis déshabilla les dieux
Les fit danser dans les bois
Les croqua de ses dents bleues
Les enivra de hautbois
Picasso-colombe au laurier
Fit Guernica la mort aux cornes
Pour que dans un monde sans bornes
La nuit ne vienne plus jamais
La nuit ne vienne plus jamais
Il était un homme-fruit
Qui roula dans l'herbe crue
Sur une femme pétrie
Par un dieu Pan au poil dru
Femme il fendit ton chignon
D'un coup de soleil tranchant
Le fendit comme un oignon
Dans la cuisine des champs
Picasso-colombe au laurier
Fit Guernica la mort aux cornes
Pour que dans un monde sans bornes
La nuit ne vienne plus jamais
La nuit ne vienne plus jamais
Il était un homme enfin
Prit le fruit et le croqua
Prit l'oiseau le fit humain
Coloriant aux éclats
But le temps et s'enivra
But le vin qui devint pur
Prit la cage et la brisa
Sur la porte du futur
Picasso-colombe au laurier
Fit Guernica la mort aux cornes
Pour que dans un monde sans bornes
La nuit ne vienne plus jamais
La nuit ne vienne plus jamais
La nuit ne vienne plus jamais
poème de Henri Gougaud («Souvenirs invivables», Ipomée, 1977)
musique et interprétation de Jean Ferrat
album: “À moi l'Afrique”, 1972
ci-dessous le texte original du poème :
Il était un homme-oiseau
qui cueillit le monde rond
l’ouvrit de ses doigts-pipeaux
l’enfouit dans son oeil-citron
puis déshabilla les dieux
les fit danser dans les bois
les croqua de ses dents bleues
les ennivra de hautbois
Picasso colombe au laurier
à Guernica sur une corne
posa la paix que rien ne borne
la nuit ne viendra plus jamais
Il était un homme-fruit
qui roula dans l’herbe crue
sur une femme pétrie
par un dieu Pan au poil dru
Femme il fendit ton chignon
d’un coup de soleil tranchant
le fendit comme un oignon
dans la cuisine des champs
Picasso colombe au laurier
à Guernica sur une corne
posa la paix que rien ne borne
la nuit ne viendra plus jamais
Il était un homme enfin
prit le fruit et le croqua
prit l’oiseau le fit humain
coloriant aux éclats
but le temps et s’énivra
but le vin et devint pur
prit la cage et la brisa
sur la porte du futur
Picasso colombe au laurier
à Guernica sur une corne
posa la paix que rien ne borne
la nuit ne viendra plus jamais.
Henri Gougaud
Chagall
Tous les animaux et les candelabres
Le violon-coq et le bouc-bouquet
Sont du mariage
L'ange à la fenêtre où sèche le linge
Derrière la vitre installe un pays
Dans le paysage
Mon peintre amer odeur d'amandes
Les danseurs ont bu le grand soleil rouge
Qui se fera lune avant bien longtemps
Sur les marécages
Et le cheval-chèvre assis dans la neige
Aimerait parler avec les poissons
Qui sont trop sauvages
Mon peintre amer odeur d'amandes
Le peintre est assis quelque part dans l'ombre
A quoi rêve-t-il sinon des amants
Sur leur beau nuage
Au-dessus des toits à l'horizontale
Dans leurs habits neufs avant d'être nus
Comme leurs visages
Mon peintre amer odeur d'amandes
Marchez sur les mains perdez votre tête
Le ciel est un cirque où tout est jonglé
Et le vent voyage
Tous les animaux et les candelabres
Le violon-coq et le bouc-bouquet
Sont du mariage
Mon peintre amer odeur d'amandes
paroles de Louis Aragon, musique de Jean Ferrat
interprétation de Jean Ferrat, 1995
CD «Seize nouveaux poèmes d’Aragon» sous-titré «volume 2»
disques Temey
12. LÉO FERRÉ
C'est le printemps
Y a la nature qu´est tout en sueur
Dans les hectares y a du bonheur
C´est l´printemps
Y a des lilas qu´ont même plus l´temps
De s´faire tout mauves ou bien tout blancs
C´est l´printemps
Y a du blé qui s´fait du mouron
Les oiseaux eux ils disent pas non
C´est l´printemps
y a nos chagrins qu´ont des couleurs
Y a même du printemps chez l´malheur
Y a la mer qui s´prend pour Monet
Ou pour Gauguin ou pour Manet
C´est l´printemps
Y a des nuages qui n´ont plus d´quoi
On dirait d´la barbe à papa
C´est l´printemps
Y a l´vent du nord qu´a pris l´accent
Avec Mistral il passe son temps
C´est l´printemps
Y a la pluie qu´est passée chez Dior
Pour s´payer l´modèle Soleil d´Or
Y a la route qui s´fait nationale
Et des fourmis qui s´font la malle
C´est l´printemps
Y a d´la luzerne au fond des lits
Et puis l´faucheur qui lui sourit
C´est l´printemps
Y a des souris qui s´font les dents
Sur les matous par conséquent
C´est l´printemps
Y a des voix d´or dans un seul cri
C´est la Sixtine qui sort la nuit
Y a la nature qui s´tape un bol
A la santé du rossignol
C´est l´printemps
Y a l´beaujolais qui la ramène
Et Mimi qui s´prend pour Carmen
C´est l´printemps
Y a l´île Saint-Louis qui rentre en Seine
Et puis Paris qui s´y promène
C´est l´printemps
Y a l´été qui s´pointe dans la rue
Et des ballots qui n´ont pas vu
Qu´c´était l'printemps
paroles, musique et interprétation de Léo Ferré
album «Ferré 64» (Barclay) et 45 T n" 70 750 - 1364 (Barclay)
13. FRANCE GALL
Cézanne peint
Silence les grillons
Sur les branches immobiles
Les arbres font des rayons
Et des ombres subtiles
Silence dans la maison
Silence sur la colline
Ces parfums qu'on devine
C'est l'odeur de saison
Mais voilà l'homme
Sous son chapeau de paille
Des taches plein sa blouse
Et sa barbe en bataille
Cézanne peint
Il laisse s'accomplir la magie de ses mains
Cézanne peint
Et il éclaire le monde pour nos yeux qui n'voient rien
Si le bonheur existe
C'est une épreuve d'artiste
Cézanne le sait bien
Vibre la lumière
Chantez les couleurs
Il y met sa vie
Le bruit de son cœur
Et comme un bateau
Porté par sa voile
Doucement le pinceau
Glisse sur la toile
Et voilà l'homme
Qui croise avec ses yeux
Le temps d'un éclair
Le regard des dieux
Cézanne peint
Il laisse s'accomplir le prodige de ses mains
Cézanne peint
Et il éclaire le monde pour nos yeux qui n'voient rien
Si le bonheur existe
C'est une épreuve d'artiste
Cézanne le sait bien
Quand Cézanne peint
Cézanne peint...
paroles et musique de Michel Berger
interprétation de France Gall, 1984 - 45T et album «Débranche»
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